Sisyphe l'avait facile par rapport au Batave Ruud Krol ! Après trois victoires, le Club Africain est retombé dans l'apathie en perdant à domicile. Victime de l'inconsistance de ses cadres, de l'incohérence de son collectif et des erreurs de jugement de son staff technique, le CA a fini par plier. Les séries se sont ainsi croisées. Métlaoui a montré à Ruud Krol tout le travail qu'il restait à accomplir pour bâtir un jeu d'équipe. L'entraîneur hollandais n'a d'ailleurs aucune circonstance atténuante en dépit de l'absence de son pilier et métronome Oueslati et des soucis «intra-muros» clubistes de ces derniers jours. Avec une animation de jeu apathique, le CA n'a fait qu'illusion devant son public. La victoire a donc récompensé la meilleure formation, même si le premier but des Mineurs, signé contre le cours du jeu, n'a pas vraiment reflété la physionomie du match jusque-là. Par la suite, l'ESM a pris confiance et a même étouffé le CA par son pressing de zone et son bloc avancé, de plus en plus intense jusqu'au coup fatal porté vers la fin. Hormis deux déboulés, une transversale et un poteau, le CA semblait moins inspiré qu'à l'accoutumée. Il a tenté le coup en puissance via un passage en force. Mais c'était sans compter sur le métier des Mineurs. Bien avant le coup de reins de Slim Mezlini, Krol a beau changer ses batteries en seconde période, sortant simultanément Ouedhrfi et Touré, il ne fera que précipiter la perte des siens en déséquilibrant le jeu clubiste. A partir de là, entre pertes de balles et influence fantomatique, le CA n'avait quasiment plus rien dans le coffre. Mehdi Ouedhrfi assurait une bonne couverture jusqu'à sa sortie. Chenihi et Belaïd se marchaient sur les pieds. Malik Touré, percutant dans son registre, créait des brèches. Son remplacement par Khelifa n'a aucunement permis au CA de garder la main. Plus royaliste que le roi Quand on voit Khelifa piquer vers l'axe et Hedhli glisser sur le couloir gauche, on peine à déchiffrer ce bouillon tactique proposé par le technicien clubiste. Puis, comme un malheur n'arrive jamais seul, le flottement défensif habituel a fait le reste. Ayachi, trop tendre sur son flanc, ne peut aller plus vite que la musique. Ce jeune élément de 18 ans fut dépassé par les accélérations de Gharsselaoui et Khlij. Ce tandem se relaie à la tâche et Ayachi a forcément pris le bouillon. Sur le côté opposé, Haddedi, en méforme, n'a ni dédoublé, ni percé sur son couloir. Enfin, le maillon faible du onze clubiste n'est autre que cet axe perméable, attentiste et prenable. Quand Slim Mezlini pivote et enchaîne plein axe adverse, il y a de quoi crier au scandale! Passons au jeune Srarfi à présent. Pour son retour au sein du onze type, il a accéléré par intermittence et a juste brillé sur un «petit solo», ponctué par un tir rageur, mais malchanceux. Plus royaliste que le roi fut ce CA-là ! Il part à la dérive dès le premier but encaissé, rechute, retombe dans ses travers et son incohérence collective. «Plus clair que ça, tu meurs» !