Les deux opérations sécuritaires étaient liées. Bilan provisoire : cinq terroristes abattus et quatre martyrs dans les rangs des agents de la Garde nationale La journée d'hier a été particulièrement agitée du point de vue sécuritaire dès la matinée. La chasse à l'homme a commencé à Sanhaja dans la délégation d'El Mnihla, un quartier populaire de Tunis, dès le matin, où deux terroristes armés et retranchés dans une maison ont été abattus et 38 autres arrêtés par les forces de la Garde nationale. Une importante quantité d'armes (plusieurs fusils de type kalachnikov, des grenades et des pistolets) ainsi que des munitions ont également été saisies. Une source sécuritaire a affirmé que quatre individus armés et arrêtés lors de l'opération sécuritaire d'El Mnihla seraient impliqués dans l'attaque terroriste de Ben Guerdane (7 mars dernier). S'étant retranchés dans une maison en chantier à la Cité Khaled Ibn El Walid (gouvernorat de La Manouba)», les unités sécuritaires ont dû faire usage de gaz lacrymogène avant d'entamer la descente dans la maison où ils s'étaient cachés. Selon des témoins oculaires, l'opération sécuritaire aurait pris fin vers 10h30. En attendant des informations plus détaillées de la part du ministère de l'Intérieur, on sait déjà que cette opération sécuritaire était du type anticipatif visant des éléments terroristes d'une cellule dormante que, visiblement, les forces sécuritaires avaient dans leur point de mire, gage que les services de renseignements ont pris du service et même du poil de la bête, au vu du nombre important de cellules dormantes découvertes et mises hors d'état de nuire quasi quotidiennement. Attentat-suicide à Tataouine Dans l'après-midi, quelques heures après l'achèvement de l'opération sécuritaire anticipative et réussie d'El Mnihla, des affrontements ont éclaté entre des terroristes et des agents de la Garde nationale dans la région de Sammar dans le gouvernorat de Tataouine, au sud du pays. Bilan : 3 terroristes tués et 4 martyrs dans les rangs des agents de la Garde nationale suite à l'activation d'une ceinture explosive que portait un des terroristes. Le kamikaze s'étant fait exploser à la suite d'un échange de tirs avec les agents de la Garde nationale. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, publié hier, des unités de la Garde nationale se sont rendues sur les lieux sus-cités suite à des informations indiquant la présence d'un groupe terroriste dans une maison abandonnée dans la région de Maouna, délégation de Sammar (Tataouine) et des échanges de tirs ont eu lieu entre deux éléments terroristes retranchés et les agents sécuritaires. Selon le département, les services de la Garde nationale ont été mis sur la piste d'un groupe terroriste présent dans la région suite à des renseignements recueillis le matin même dans le cadre de l'opération qui s'est déroulée à El Mnihla, opération chasse à l'homme traquant des terroristes venant de plusieurs régions et qui se sont déplacés vers la capitale afin de fomenter des attaques synchronisées. Menaces persistantes Les deux opérations d'El Mnihla au nord du pays et de Tataouine au sud sont donc liées et traduisent, d'un côté, le niveau d'alerte et de vigilance atteint par les forces sécuritaires et armées, et, de l'autre, les liens tissés entre les éléments terroristes même s'ils opèrent dans le cadre de cellules isolées et éparpillées à l'échelle du pays. Jusqu'au moment où nous mettions sous presse, l'opération de Tataouine était en cours et le bilan provisoire. Force est de constater que, malgré les importants succès réalisés par les forces armées et sécuritaires dans la guerre contre le terrorisme, les menaces pèsent encore et toujours sur le pays et visent en premier lieu sa stabilité. A noter que les événements d'hier succèdent à des déclarations de responsables évoquant une probable reprise du secteur du tourisme cet été. Identité des martyrs de l'opération de Tataouine Une source sécuritaire a révélé à la TAP l'identité des agents de la Garde nationale tombés en martyrs, hier, au cours de l'opération sécuritaire de Tataouine. Il s'agit de : - Chef de la brigade d'intervention du poste frontalier Sidi Mosbah : le lieutenant Nidhal Trabelsi, originaire de Tunis - Commandant de la brigade d'intervention de Tataouine : le lieutenant Khaled Letifi, originaire de Kasserine - L'agent de sécurité publique : Islam Zouari, originaire de Kasserine - L'agent de sécurité publique à Tataouine Nord : Khelifa Dhoui, originaire de Gabès.