Le document de la Berd revoit à la baisse les prévisions de croissance en Tunisie, en Egypte, en Jordanie et au Maroc Le taux de croissance qui a ralenti en Tunisie devrait atteindre 1,6% en 2016, puis progressivement monter à 2,5% en 2017, comparativement à 0,8% en 2015, selon le rapport sur les «Perspectives économiques régionales», publié récemment par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd). Le document rappelle que les attentats terroristes ont eu un grand impact négatif sur le secteur du tourisme en 2015, alors que les conflits de travail dans les industries minières ainsi que la réduction des investissements des compagnies pétrolières étrangères dans le secteur de l'énergie ont mené à une contraction de plus de 6% du PIB. La Berd pointe également «la vulnérabilité financière» qui se maintient avec un système bancaire tunisien qui compte le plus haut ratio de créances douteuses de la région Semed (Sud et Est de la Méditerranée), lesquelles se sont élevées à 16%, fin 2015. L'accroissement de ces créances résulte de l'exposition des banques aux risques liés au secteur du tourisme. Tensions politiques Pour l'ensemble de la région Semed, le rapport de la Berd revoit à la baisse les prévisions de croissance, en raison des tensions politiques dans la région ainsi que d'un ralentissement du commerce mondial. La Banque a modifié ses prévisions de croissance pour la région à 2,9% en 2016, en repli de 1,2% par rapport aux prévisions publiées en novembre 2015. Toutefois, une reprise de 4% est prévue en 2017. En Egypte, la croissance a ralenti en raison de la baisse des revenus du canal de Suez et du tourisme, du ralentissement du commerce mondial et de la faible compétitivité du pays. L'amélioration de la compétitivité devrait permettre à l'Egypte d'atteindre 4,2% de croissance en 2017. En raison du ralentissement du commerce mondial et de l'environnement régional difficile, ainsi que de la décélération dans les secteurs du tourisme et de la construction, le taux de croissance en Jordanie sera inférieur à la prévision précédente (3,5%), passant de 2,4 % en 2015 à 3% seulement en 2016. Une légère amélioration de la croissance à 3,3% est prévue en 2017, entraînée par la consommation privée, soutenue par la demande croissante du nombre croissant des réfugiés. Pour le Maroc, les prévisions de 2016 de la Berd ont été également révisées à la baisse, pour atteindre 2,3% contre 4,5% en 2015, suite au ralentissement de la croissance en Europe, à la baisse du secteur du tourisme de 1,4% en 2015 et de la croissance modeste des secteurs non agricoles. En raison du resserrement attendu de la politique monétaire dans les Etats-Unis, les flux de capitaux vers les marchés émergents seront inférieurs à ceux enregistrés au cours des dernières années, a fait savoir le rapport.