A l'occasion de la commémoration du 40e jour de la disparition de notre ami et collègue Adel Mothéré, de nombreuses personnalités du monde des arts et des médias viendront, dimanche prochain à El Teatro, témoigner de son apport considérable au paysage culturel tunisien Cela fait quarante jours déjà, qu'il ne vient plus au journal avec cet allant, qu'il ne dit plus bonjour à tout le monde avec ce sourire franc qui vous donne du tonus... Adel Mothéré n'est ni en congé ni en mission. Il est parti, hélas, à jamais, le mardi 5 avril 2016 à l'âge de 62 ans. Un âge où il a choisi de changer de fatigue, en écrivant dans «La presse news», après avoir été pendant 35 ans l'une des voix les plus familières de RTCI, (radio Tunis, chaîne internationale) et l'un des animateurs les plus professionnels. D'ailleurs, à part sa famille, ses amis et les gens du quartier, ce sont ses fidèles auditeurs qui l'ont accompagné à sa dernière demeure. Rares sont ceux qui partent en ne laissant que de bons souvenirs. Adel était le meilleur des frères, le meilleur des amis, le meilleur des collègues et le meilleur des voisins. Il disait «tu» à tous ceux qu'il aime. Il disait «tu» à tous ceux qui s'aiment. Sa vie était pleine de rencontres. Son combat pour une Tunisie meilleure commençait au bas de sa porte, et son arme était le micro. Un «Bonsoir à tous» suffisait pour qu'on parte avec lui dans une quête du beau, en compagnie d'artistes, d'intellectuels, de penseurs tunisiens et étrangers de renommée. Adel avait toujours accompagné les évènements culturels les plus fondateurs du pays. A combien d'artistes avait-il prêté son micro et combien de jeunes avaient-ils appris le métier en suivant ses conseils ? Nul n'effacerait une carrière à la radio, aussi longue et aussi riche ! Cela appartient aux auditeurs d'en décider. Ces derniers l'ont fait et ils souhaiteraient que le studio 1 de RTCI porte son nom. Rappelons pour ceux qui ne connaissent que sa voix, qu'Adel Mothéré est de père français (feu Jean Louis Mothéré) et de mère tunisienne (Cherifa). Il est né le 27 septembre 1953. Enfant, déjà, il adorait la lecture et le cinéma. Avec son argent de poche, il allait, dans des salles de quartier, voir les films de Charlie Chaplin, Jean Cocteau, Orson Wells et les plus beaux des westerns et des mélodrames égyptiens. Son premier «transistor», il l'avait acheté pour écouter sa «plus belle des radios» et la radio nationale de langue arabe. Ses émissions préférées étaient «une chanson pour chaque auditeur» à la nationale et cette fameuse série de pièces radiophoniques qui faisaient le bonheur des auditeurs tous les mardis soir, avant que la télévision n'accapare toute l'attention et les regards. Au lycée Alaoui, à l'époque où la lecture faisait partie du programme scolaire, Adel découvre le personnage de Don Quichotte et tombe amoureux de la langue de Cervantes. C'est ainsi qu'il choisit d'étudier la langue espagnole à la faculté des lettres et des sciences humaines de Tunis. Plus tard, en bon trilingue, il intègre l'ambassade d'Espagne pour un poste à l'office commercial. Etant de ceux qui croient que la culture est la meilleure des révolutions, il prend en charge, en tant que président, l'«Atelier théâtre», une troupe d'amateurs francophones, pendant plusieurs années, et se retrouve, par la suite, membre du conseil d'administration de l'association «l'Art Rue» dont il avait toujours soutenu Dream city, l'un de ses projets. Rendez-vous dimanche 15 mai à 18 heures, à El Teatro, pour rendre hommage à la vie d'Adel, dans le cadre d'une cérémonie, organisée par sa famille, ses amis et ses collègues.