Le baromètre de l'attractivité de l'Afrique constitue un outil important pour les analyses des perspectives de l'investissement. Les pays nord-africains, à savoir l'Egypte, le Maroc et la Tunisie — outre le Ghana en Afrique de l'Ouest—, demeurent économiquement à l'abri de certaines pressions, mais ont l'avantage de bénéficier d'un environnement relativement favorable aux affaires, d'une bonne infrastructure. C'est ce qui ressort du baromètre de l'attractivité de l'Afrique mis en place par le bureau mondial dans les domaines de l'assurance, de la fiscalité, des transactions et des services de conseil (EY). L'économie nigérienne se classe comme l'une des plus résilientes de l'Afrique vu ses faibles scores dans les domaines des opportunités d'affaires, de la gouvernance et du développement humain. D'autres économies à forte croissance comme la Tanzanie, l'Ouganda et l'Ethiopie se classent toutes dans le top 10 en termes de résilience (décroissance) macroéconomique avec une première place pour l'Ethiopie. Le baromètre indique aussi que la réaction des investisseurs et des chefs d'entreprise sera variable face à cette situation économique des pays africains. Le bureau en question a analysé, récemment, la situation économique en Afrique et a prévu une croissance plutôt lente au cours des cinq années à venir. En effet, la croissance économique dans la région devrait demeurer plus lente dans les années à venir qu'au cours des 10 à 15 années précédentes. La projection de référence du Fonds monétaire international (FMI) pour 2016 est désormais réduite à 3%, alors qu'elle était estimée à 6,1% en avril 2015. Augmentation des coûts d'emprunt Selon cette institution, les raisons principales à l'origine d'un ralentissement relatif de la croissance ne sont pas spécifiques à l'Afrique, mais concernent tous les pays du monde. La situation se caractérise par un ralentissement général de l'économie des marchés émergents et, plus particulièrement, le rééquilibrage de l'économie chinoise, la stagnation continue de la plupart des économies développées, la baisse des prix des matières premières et l'augmentation des coûts d'emprunt. Toutefois, les deux tiers de l'économie de l'Afrique subsaharienne progressent toujours à des taux supérieurs à la moyenne mondiale et la région demeurera en deuxième position en termes de rapidité de progression de la croissance à l'échelle mondiale dans un avenir proche, après l'Asie émergente. Par ailleurs, on a enregistré une augmentation du nombre des projets d'Investissements étrangers directs (IDE) en Afrique en 2015, alors que le nombre total d'IDE a diminué d'environ 5 % dans le monde. L'Afrique a été ainsi l'une des deux seules régions au monde où le nombre d'IDE a progressé. Cependant, au cours des quelques prochaines années, la situation des investissements étrangers peut être délicate compte tenu de la répartition des opportunités dans les pays africains. C'est que les chefs d'entreprise et les investisseurs choisissent souvent d'investir dans les pays où la croissance économique à court terme est importante. Pour soutenir les investisseurs et leur permettre de s'adapter à un environnement plus incertain et évaluer les opportunités et les risques variables sur tout le continent, le baromètre EY de l'attractivité de l'Afrique propose un ensemble de mesures à court et long terme. Le baromètre est capable de mesurer la diminution probable de l'investissement dans le contexte des pressions macroéconomiques actuelles. Il est possible, de même, d'avoir une idée sur les progrès à réaliser dans les domaines du développement à long terme en tenant compte de la gouvernance, de la diversification économique, de l'infrastructure disponible, des opportunités d'affaires et du capital humain. Le baromètre de l'attractivité de l'Afrique constitue un outil important pour les analyses des perspectives de l'investissement. Il favorise, en outre, un dialogue stratégique entre les experts sur les priorités de la croissance, les risques et les critères d'investissement. Pour le moment, ce baromètre démontre que malgré les défis macroéconomiques — et une faible croissance dans le monde —, l'Afrique du Sud surpasse encore la plupart des autres économies africaines du fait de scores relativement élevés dans tous les domaines. C'est que l'économie sud-africaine est plus développée que toute autre économie africaine. Le Kenya et la Côte d'Ivoire bénéficient de performances et de perspectives de croissance économique fortes, tous deux ayant d'assez bons résultats en termes d'infrastructure et d'opportunités d'affaires. Le Botswana, l'île Maurice et le Rwanda, bien qu'étant de petits marchés, ont enregistré de bons résultats dans les domaines des opportunités d'affaires, du développement social et de la gestion économique. La résilience macroéconomique d'un pays est l'un des quelques facteurs que les investisseurs et les chefs d'entreprise doivent prendre en considération lors de leur analyse. Les décisions prises et les actions engagées par les gouvernements africains détermineront les perspectives de la croissance durable durant les décennies à venir et lesquelles d'entre elles commencent à reculer. Source : Bureau mondial d'assurance, de la fiscalité, des transactions et des services de conseil