L'enquête portant sur l'impact de la transparence sur l'attractivité des IDE a été lancée auprès d'un échantillon de 120 entreprises résidentes et non-résidentes opérant dans l'industrie extractive. Le secteur des industries extractives est un secteur mal géré, bien que le gouvernement œuvre à instaurer les règles de la bonne gouvernance et de transparence. En effet, il ne cesse de susciter une grande attention autant des décideurs politiques que des investisseurs. La mauvaise gestion de ce secteur a affecté considérablement l'attractivité du site Tunisie qui se justifie par la montée des apports d'IDE orientés vers les ressources naturelles. Transparence et gestion responsable L'Institut arabe des chefs d'entreprises a mené avec la collaboration de l'Institut de gouvernance des ressources naturelles (Natural resource governance institute (Nrgi)) une enquête sur l'impact de la transparence sur l'attractivité de l'investissement direct étranger, lancée auprès d'un échantillon de 120 entreprises dont 13,7 non résidentes et 86,2% résidentes, opérant dans l'industrie extractive. Cette enquête analyse les causes qui entravent l'essor de l'attractivité du site Tunisie ainsi que le rôle de la transparence dans la promotion du secteur extractif. L'enquête menée montre qu'une «des solutions possibles pour pallier certaines défaillances des systèmes de gouvernance mis en place dans les entreprises du secteur extractif, notamment au terme d'une meilleure transparence et redevabilité, consistait considérait en l'adoption de normes internationales, dont l'initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). En témoigne l'adhésion de la Tunisie à l'Open governance partnership (OGP) qui a fortement contribué à l'amélioration de la transparence dans le secteur extractif». Ces efforts demeurent toutefois insuffisants et des réformes stratégiques restent à entreprendre, nécessitant entre autres un processus d'adhésion de manière officielle. Cette initiative est une coalition globale d'entreprises, de gouvernements et de la société civile œuvrant ensemble pour améliorer la transparence et la gestion responsable des revenus issus des ressources naturelles. L'enquête montre que cette initiative a été reconnue par la moitié des répondants (entreprises). Néanmoins, l'enquête affiche les raisons pour lesquelles la Tunisie n'est pas un terrain favorable à l'adoption de l'initiative pour la transparence dans les industries extractives. Ainsi, 46,1% pensent qu'elle n'est pas une priorité gouvernementale, 30,7% estiment que c'est un manque d'ouverture aux expériences internationales réussies et 23,8% vont même jusqu'à considérer cette initiative non-conforme avec la législation tunisienne. De même, autant d'obstacles entravent l'installation d'une industrie extractive en Tunisie, à savoir l'absence d'un régime fiscal incitatif, la difficulté d'obtention d'un permis d'exploitation, l'opacité du système de gouvernance et la complexité et la lourdeur des procédures administratives. Par ailleurs, l'enquête dénombre les facteurs dissuasifs de l'IDE dans le secteur extractif selon les entreprises non résidantes, allant du retard dans l'adoption du nouveau code d'investissements, de l'instabilité sociale, de l'absence d'un potentiel de marché, de la multiplication des barrières administratives jusqu'aux réformes économiques qui tardent à être adoptées. Les études se multiplient et les débats s'approfondissent de plus en plus afin de relever les insuffisances quant aux systèmes de gouvernance des entreprises opérant dans les industries extractives, à savoir l'absence totale de transparence et de mécanismes de contrôle.