Après une aventure au Golfe, l'entraîneur qui a façonné l'équipe en 2015 est de retour à Sidi Bouzid. Eté 2015. Les entraîneurs ne se bousculaient pas au portillon pour prendre en main et assumer la lourde charge de veiller aux destinées d'un OSB nouvellement promu en Ligue 1. Il n'y avait même pas un semblant d'effectif, encore moins une ossature autour de laquelle on pouvait construire un groupe capable de faire ses premiers pas dans le championnat d'élite. Après deux semaines d'essai, Chokri El Khatoui a jeté l'éponge et rebroussé chemin. Seul Lassaâd Maâmmar s'est en fin de compte déclaré candidat à une mission que beaucoup jugeaient assez délicate, voire impossible. Malgré un état des lieux effarant, il a retroussé les manches et s'est mis au travail, entreprenant une vaste opération de recrutement et, en un temps record, il est parvenu à mettre sur pied un amalgame qui va être, contre toute attente, la grande révélation de la saison 2015/2016. Quatre victoires en 5 matches, contre une seule défaite, permettront aux Olympiens de déjouer tous les pronostics défavorables et pessimistes qui ne donnaient pas cher de leur peau et de mettre le pied à l'étrier. Mais cette entame de saison en fanfare va être malheureusement gâchée par le départ-surprise de ce «coach miracle» en Arabie Saoudite où l'attendait une offre alléchante à laquelle il n'a pu résister. Tarak Thabet, son successeur, a réussi tant bien que mal à continuer sur la même lancée et poursuivre la dynamique des victoires avant de s'éclipser pour céder la place à Mohamed Temri, Jamel Belhédi et Hassène Gabsi qui, eux, ont géré le reste du parcours et ne sont pas arrivés à faire oublier Lassaâd Maâmmar. En cet été 2016, la situation est pratiquement similaire à celle de l'été 2015 avec un OSB en panne d'effectif et d'individualités valables après le départ en cascade de plus de 80% de ses recrues. L'arrière gauche Malek Miladi et l'attaquant de couloir Youssef Khémiri sont retournés au bercail et ont signé avec l'Espérance de Tunis un contrat de trois saisons. L'Etoile a récupéré Aymen Sfaxi, lui aussi attaquant de couloir, et entend ne pas renouveler le contrat de prêt de l'avant-centre Khaldoun Mansour. L'arrière central Khalil Sassi et le fer de lance de l'attaque Mohamed Amine Ramzi, originaire du Club Africain, n'entendent pas rempiler pour d'autres saisons avec l'OSB et sont aussi partants. Le milieu défensif sénégalais Boubacar Camara a opté pour l'ASGabès et l'arrière central qui joue aussi excentré droit, Boubacar N'dior, en vacances au Sénégal, est lui aussi sur le point de resigner avec «le carrelage». Le gardien de but Ali Ayari, qui a été le pilier de la défense olympienne, et le capitaine Naoufel Youssefi, milieu offensif, sont en fin de contrat et sont sollicités par d'autres clubs. L'effectif qu'il a façonné étant pratiquement décomposé, le coach Lassaâd Maâmmar revient donc à Sidi Bouzid pour repartir de zéro et bâtir une ossature new-look avec d'autres joueurs désireux de sortir de l'ombre. Le premier arrivé est l'ex-gardien de l'ASDjerba, Hichem Tamzini, qui a signé pour deux saisons. Les fans olympiens qui voient leur équipe adulée de la saison écoulée s'effriter ne sont rassurés que par le retour de celui qu'ils appellent «le vieux lion». Cet entraîneur, qui ne croit pas trop aux individualités et qui préfère le collectif, l'état d'esprit, le mental, l'abnégation avec des joueurs moyens sans véritables leaders, est un vrai bricoleur. C'est aussi une main de fer qui ne badine pas avec la discipline dans le jeu et en dehors du terrain au point que les joueurs lui obéissent au doigt et à l'œil. Arrivera-t-il cette fois à nous gratifier d'un groupe de combat, copie conforme de celui de la saison passée ? A Sidi Bouzid, on y croit dur comme fer.