C'est qu'il ne reste plus qu'un mois pour que l'écran du Festival international du film amateur de Kélibia se rallume et annonce le démarrage de sa 31e session. Celle-ci aura lieu du 7 au 13 août avec une programmation débarrassée des pressions de l'année précédente. Aymen Jelili, directeur du festival, en même temps président de la Ftca (Fédération tunisienne des cinéastes amateurs), réélu au mois de février dernier, a l'air d'avoir retenu la leçon de sa «copie de travail» de l'édition 2015. Il semble plus réaliste, et fait preuve de beaucoup plus de créativité pour contourner les contraintes budgétaires et offrir à ses invités un accueil et un programme dignes de l'identité du festival. Car au Fifak, il ne s'agit nullement de mettre au rancart les ancêtres fondateurs, ni de donner à l'événement un souffle pompeux, mais de le confirmer en tant que principal lieu de rencontre des cinéphiles et en tant qu'écran garni de films libres, ancrés dans la réalité de leurs pays et porteurs d'un certain regard. Tout de suite après avoir clôturé ses cycles de formation qui ont eu lieu pendant les vacances d'hiver et celles du printemps, la Ftca s'est entièrement consacrée à la préparation du festival. Le comité de sélection, constitué de Walid Tayaâ (réalisateur), Ines Tlili (chef opérateur), Nacer Sardi (critique), Lilia Ben Achour (membre du bureau fédéral et du comité directeur du Fifak), se doit de visionner, pour les besoins des compétitions officielles (internationale et nationale), plus de 350 films étrangers, et 200 ou 250 films amateurs de la Ftca (dont 22 films sont issus du cycle de formation de l'année 2016), des films proposés par des indépendants et d'autres venant des écoles de cinéma. On nous apprend que certains pays proposent pour la première fois leur candidature aux compétitions du Fifak. Il s'agit du Bahreïn, de l'Arabie Saoudite et des Etats-Unis. Le jury international sera composé de Joselyne Saâb (réalisatrice libanaise), Moussa Touré (réalisateur sénégalais), Ferdi Lemani (photographe de guerre du Kosovo), Liliana Paolinelli (réalisatrice de l'Argentine) et Helene Katzaras, actrice tunisienne. Pour ce qui est du jury national, le comité directeur du Fifak a reçu la confirmation des membres suivants : Rabii Zammouri (musicien), Sonia Chemkhi (réalisatrice), Ridha Tlili (réalisateur) et Chekra Rammeh (actrice). Le nom du cinquième membre qui est censé être un ancien de la Ftca ne nous a pas encore été communiqué. Aymen Jelili, qui a bien voulu nous donner un avant-goût de cette 31e session, nous annonce, également, que l'ouverture aura lieu avec «Moment in skype» de Ghatfane Ghannoum, réalisateur syrien vivant en Finlande. Ce long métrage, du genre docu-fiction expérimental, traite de la condition des réfugiés syriens. La projection, première dans le monde arabe, se tiendra en présence du réalisateur. Et comme de coutume depuis la création du Fifak en 1964, une soirée sera consacrée à un film qui traite de la question palestinienne. Une autre soirée sera organisée en hommage au poète disparu Sghaïer Ouled Ahmed. Et l'on nous apprend qu'un écran, en collaboration avec la Ftcc (Fédération tunisienne des ciné-clubs), est en cours de conception. Le off du Fifak Le directeur du festival ne nous en dit pas plus, en attendant la conférence de presse qui aura lieu le 28 de ce mois. Mais il nous annonce quand même que dans le même esprit du cinquantenaire du Fifak qui a eu lieu en 2014, une programmation parallèle qui implique les habitants de la ville de Kélibia a été déjà bouclée. Il y aura deux concerts de musique à l'ouverture et à la clôture du festival, et du théâtre. L'équipe de jeunes artistes de l'espace Lang'Art, dédié à la formation aux arts de la rue, fera des performances devant la maison du peuple et animera également des ateliers de théâtre et de cinéma avec les gens de la ville. La 31e session du Fifak renoue avec la tradition des ateliers. Quatre réalisateurs libanais, en plus de l'équipe de l'espace Massa'Art, pour une culture alternative, animeront des workshops, notamment sur la direction d'acteurs, le théâtre de l'ombre et sur le thème «les histoires de Kélibia». Pour ce qui est des nouveautés, les photographies présélectionnées pour la compétition Photo seront exposées tout au long du festival dans la galerie des arts de Kélibia. Une autre exposition signée Ferdi Lemani se tiendra à l'espace Sidi Abdesselem. Il s'agit de clichés pris sur le vif en Syrie et au Kosovo. Le photographe de guerre dirigera également une master class pour les festivaliers.