185 mille tonnes d'huile d'olive produites durant cette dernière décennie en Tunisie, soit 6% de la production mondiale, selon le ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Saâd Seddik. Le ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Saâd Seddik, a inauguré, hier, à Hammamet, les travaux de la 27e session extraordinaire du Conseil oléicole international (COI) qui se tiendra jusqu'au 16 juillet. Cette session, inédite à un tel niveau depuis 1996 en Tunisie, fait suite à l'adoption, lors d'une séance plénière tenue à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), le mardi 24 mai 2016, du projet de loi relatif à l'accord international sur l'huile d'olive et les olives de table qui entrera en vigueur le 1er janvier 2017 et sera pour une durée de dix ans (jusqu'au 31 décembre 2026), a souligné le ministre de l'Agriculture dans son allocution d'ouverture. Rappelons que cet accord offre un cadre juridique organisant les relations de notre pays avec les 18 pays membres du COI qui siège à Madrid (Espagne). Cette initiative améliore l'accès des exportations de l'huile d'olive tunisienne à l'Union européenne, et offre à la Tunisie un avantage économique incitatif. La deuxième plus grande surface oléicole du monde M. Saâd Seddik a aussi mis en exergue l'importance du secteur oléicole en Tunisie qui représente la principale activité pour près de 309 mille exploitations agricoles, soit l'équivalent de 60% du nombre total des exploitations sous nos cieux et la principale source de revenu pour à peu près 10% de la population tunisienne et 20% de la main-d'œuvre agricole. Le ministre a également rappelé que la Tunisie occupe la deuxième place mondiale en ce qui concerne l'espace réservé à l'activité oléicole où les oliveraies occupent un espace de 1,825 million d'hectares (soit 16 % de la superficie oléicole mondiale) et comptent plus de 80 millions d'oliviers (dont 35 % sont âgés de moins de 5 ans ; 54 % ont entre 20 et 70 ans et 15 % ont été plantés il y a plus de 70 ans — Ndlr). Plus de 99 % des oliveraies tunisiennes sont destinées à la production pour l'extraction de l'huile, le reste étant réservé à la confiserie des olives de table. La Tunisie possède la deuxième plus grande surface oléicole du monde après l'Union européenne (UE) avec une moyenne de production évaluée, durant cette dernière décennie, aux alentours de 185 mille tonnes d'huile d'olive, soit 6% de la production mondiale, a fait savoir M. Saâd Seddik. Du point de vue économique, toujours selon M. le ministre, le secteur oléicole représente 44% des exportations agricoles en Tunisie. D'ailleurs, ces cinq dernières années, la moyenne des exportations d'huile d'olive était aux alentours de 70% de la production nationale. Notons qu'une mesure commerciale autonome en faveur de l'exportation de l'huile d'olive tunisienne a été publiée en avril dernier par le Journal Officiel de l'Union européenne. L'importance stratégique du secteur oléicole se résume aussi au niveau de l'espace agricole qu'il occupe en Tunisie le tiers (1/3) de la superficie labourée en ce début de XXIe siècle, un fait unique dans le monde et seules 5 % des surfaces oléicoles sont cultivées en régime irrigué. Néanmoins, « malgré le progrès et l'évolution enregistrés dans ce secteur, « la production reste tributaire des conditions climatiques qui influent directement sur la constance de la production et son rendement, et par conséquent cela affecte le volume et les revenus de l'exportation ainsi que la stabilité de la présence de l'huile tunisienne sur le marché extérieur: les niveaux de la production avaient dépassé les 300 mille tonnes durant les années pluvieuses et une chute de la production durant les années de sécheresse», a déclaré M. Seddik. Il reste à signaler que durant les 6 jours de la 27e session extraordinaire du Conseil oléicole international (COI), l'Office national de l'huile organise, demain, une conférence internationale, intitulée « Regards croisés sur l'oléiculture mondiale ». La COP 22 en point de mire Selon le directeur exécutif de la COI, le Tunisien Abdellatif Ghedira, lors de cette session extraordinaire, les membres du Conseil se prononceront sur une proposition de participation du COI à la COP 22 qui aura lieu à Marrakech en novembre, dans le cadre d'une conférence qui serait consacrée à l'effet puits de carbone de l'olivier. « Sensibiliser la société à la consommation de l'huile d'olive et la préservation de cette culture constitue une démarche réellement positive et vertueuse pour l'environnement est précisément le message que le COI souhaite lancer à la communauté. Il est fondamental de sensibiliser la collectivité au service environnemental de l'oliveraie en tant que puits de carbone.(...) Le COI est donc le mieux indiqué pour montrer le rôle de l'oliveraie comme alliée contre le changement climatique. Compte tenu de la capacité naturelle de l'olivier pour fixer le CO2 de l'atmosphère dans le terrain, notre message pourrait donc être ‘'l'huile d'olive est bonne pour la santé et pour l'environnement''», précise une note du COI. Institué en 1959 sous les auspices des Nations unies, le Conseil oléicole international est le seul organisme international au monde qui soit consacré à l'huile d'olive et aux olives de table. « Le Conseil contribue de manière décisive au développement responsable et durable de l'oléiculture et constitue un forum mondial de discussion au sein duquel sont débattues toutes les questions concernant les politiques à adopter et les défis présents et futurs à relever. », lit-on dans une présentation du COI. Parmi ses membres actuels se trouvent les principaux pays producteurs et exportateurs mondiaux d'huile d'olive et d'olive de table (essentiellement des pays méditerranéens), qui contribuent, en effet, à 98 % de la production mondiale d'olives.