Syrine Ben Moussa, avec son spectacle «De Séville à Tunis », et Khaled Ben Yahia, qui présente «Shiva l'Andalou», offrent une soirée en deux parties qui baigne dans des univers similaires tout en portant chacun sa propre empreinte Le 24 juillet s'ouvrira la programmation hors les murs, à la Basilique St Cyprien, une programmation qui réunit un florilège des plus belles créations musicales tunisiennes. On y retrouve des talents aussi confirmés que Raoudha Abdallah, Chedy Garfi, Mohammed Ali Kammoun, Fekher Hakima, Imed Alibi et une soirée pour la danse contemporaine. En guise d'ouverture du bal c'est un duo des plus prisés qui montera sur scène pour inaugurer cet espace propice à des concerts intimistes. Il s'agit de Syrine Ben Moussa, avec son spectacle «De Séville à Tunis», et Khaled Ben Yahia, qui présente «Shiva l'Andalou ». Une soirée en deux parties qui baigne dans des univers similaires et qui porte chacun sa propre empreinte. Syrine Ben Moussa chante sur les rives de la diversité en rendant hommage à la musique arabo-andalouse, aux classiques médiévaux et à de grandes figures du XXe siècle. «De Séville à Tunis» est un projet artistique qui réunit les musiciens des deux rives de la Méditerranée à travers un métissage de musiques et de langues : adaptations, traductions et compositions sont au programme. Musicologue, Syrine Ben Moussa est aussi l'une des rares femmes interprètes solistes de malouf. Avec ce spectacle, elle crée une passerelle à la fois robuste et délicate entre l'art de l'Andalousie arabe et le flamenco. Le timbre velouté, le chant habité par l'Histoire, entre qânûn, guitare, percussions, contrebasse, violon, Syrine Ben Moussa réussit à introduire judicieusement dans les noubas mauresques, le plus souvent contemplatives, les déchirements et la douleur du Cante Jondo et le chant profond gitan de Rosa Ángeles García Clavijo. Pour «Shiva l'Andalou », Khaled Ben Yahia se fait accompagner de Mounir Troudi (chant) et Ashok Pathak (sitar). «Shiva» est une divinité vénérée par les musiciens indiens. Illusionniste, elle crée le monde en dansant. Cette divinité ambigüe est aussi celle qui dévoile l'unité et la beauté du monde avec une danse cosmique et magique qui inspire les musiciens indiens depuis des siècles. L'Andalousie, du XVe siècle, fut, à son tour, une terre de confluence où la tradition musicale savante arabo-andalouse a fleuri. «Shiva l'Andalou» est un spectacle qui évoque la visite incongrue de Shiva en terre andalouse à travers la rencontre musicale de Khaled Ben Yahia au oud, Mounir Troudi au chant et Ashok Pathak au sitar. Dans cette nouvelle création, ces virtuoses de l'improvisation musicale puiseront dans leur tradition respective pour, finalement, démontrer à quel point leurs musiques et leur inspiration transcendent frontières et cultures tout en célébrant l'unité.