Pas mal de joueurs en fin de contrat se trouvent en position de force par rapport à des dirigeants à la limite amateurs Le cas de Driss M'hirsi, joueur de l'EST, dont le contrat a expiré le 30 juin dernier, sans que ses dirigeants ne réussissent à le convaincre de renouveler l'expérience, est un cas modèle de l'incohérence de nos dirigeants et des défaillances de notre football. Dans un championnat professionnel qui se respecte, ce qui s'est produit avec M'hirsi ne se fait jamais. Un joueur qui termine son contrat en fin de saison est approché la saison d'avant pour reconduction du contrat, ou pour être cédé et dégager une plus-value. Hormis quelques cas anecdotiques où un joueur à «paramètre zéro», comme on dit en Italie, part en fin de contrat (Pirlo par exemple du Milan à la Juve), on a souvent des joueurs en fin de cycle, en méforme ou qui traînent des blessures, qu'on laisse jusqu'à l'expiration de leurs contrats. On n'attend pas que le joueur arrive à l'expiration de son bail pour négocier une reconduction. C'est quelque chose de très risqué quand il s'agit d'un joueur de talent et important. Soit on lui renouvelle bien avant même l'expiration du contrat, soit on le vend. Une règle sacrée pour les grands clubs vis-à-vis des grands joueurs. Et bien sûr, quelques exceptions échappent à cette règle, comme Zlatan Ibrahimovic qui passe du PSG à Manchester United en refusant de rester à Paris. Le club parisien ne pouvait pas exercer sur lui une pression quelconque ou le mettre sur le banc pour le pousser à changer d'avis. Sinon, la négociation avec les joueurs est un art que pas mal de nos dirigeants ne savent pas gérer. Le «timing» Pour un joueur de qualité comme Driss M'hirsi, qui a livré une grande saison, il se trouve en position de force lui et son agent devant l'EST. Ses doléances financières sont jugées élevées par les dirigeants espérantistes qui n'ont pas su gérer ce dossier tout comme celui de Yaâkoubi. Ça s'applique aussi aux joueurs-vedettes d'autres clubs qui ont eu beaucoup de peine à négocier avec eux une reconduction du bail. C'est d'abord un problème de «timing» : pourquoi attendre les deux derniers mois pour étudier la reconduction et approcher les agents de ces joueurs qu'on veut garder? Pourquoi ne pas formuler une offre complète au moment où le club est en position de force? Parfois s'abstenir de garder le joueur dans le club alors qu'il a encore une année de contrat (la Fifa lui permet de signer dans un autre club six mois avant l'expiration de son contrat), et jouer sur la fibre émotionnelle (genre l'enfant du club, l'attachement aux couleurs du club...) ne sert à rien et rend le joueur en position de force pour demander ce qu'il veut. Il y a une énorme différence entre améliorer son salaire et mettre la barre très haut et faire des caprices. Mais en même temps, quand on voit que le club paye 100.000 dinars de salaire à un joueur de l'équipe, demander un salaire élevé peut être légitime. C'est une négociation, une offre, une demande et un timing qui comptent beaucoup. Le joueur peut se balader et chercher un club du Golfe ou européen, sachant qu'il est demandé par son club et que, au pire des cas, il restera mais à ses propres conditions. C'est une question également de compétence des dirigeants. Négocier avec les joueurs et gérer son effectif n'est pas à la portée de tout le monde.