Aujourd'hui démarre le congrès constitutif de Machrou Tounès pour se clôturer lundi prochain avec peut-être la décision de participer au gouvernement d'union nationale Le congrès constitutif de Machrou Tounès démarre aujourd'hui à la Coupole d'El Menzah. Sitôt la cérémonie d'ouverture clôturée, les congressistes, dont le nombre avoisine les 1.200, se rendront à Hammamet pour poursuivre les travaux de leur congrès les dimanche 24 et lundi 25 juillet. On s'attend que l'ouverture du congrès qui pourrait enregistrer la présence du président Béji Caïd Essebsi (Mohsen Marzouk l'y a invité officieusement à plusieurs reprises et devait le faire hier, officiellement) voie la participation de quelque 5.000 cadres et sympathisants du parti et aussi environ un millier d'invités représentant la classe politique nationale, la société civile et des personnalités nationales. Une nuance s'impose : Ennahdha n'a pas été invité «parce qu'il n'a aucun rapport avec Al Machrou». Al Irada, le parti de Moncef Marzouki, a été également ignoré alors que Nida Tounès sera représenté par quelques-uns de ses responsables invités à titre personnel et non au nom du parti «dans la mesure où Al Machrou ne sait pas qui parle aujourd'hui au nom du parti des Berges du Lac». Et si les congressistes décidaient de faire partie du prochain gouvernement ? Le décor étant planté, les amis étant invités, les adversaires à ne pas fréquenter (jusqu'à ce qu'ils deviennent fréquentables) étant définis, l'on se demande ce que vont faire les congressistes de Machrou Tounès les 24 et 25 juillet. Ils auront d'abord, selon les indiscrétions glanées ici et là, à «voter la motion politique, économique et sociale, la motion de la femme et de la jeunesse et à avaliser le règlement intérieur du parti et aussi le secrétaire général du parti». Subsiste encore la formule du choix des membres du bureau politique et du bureau exécutif du parti. Pour le moment, on n'a pas encore pris de décision définitive. Deux hypothèses sont à l'examen. La première consiste à ce que les congressistes élisent eux-mêmes les membres du bureau politique et du bureau exécutif. La deuxième appelle à confier cette tâche aux membres du conseil national qui auront à le faire dans un délai ne dépassant pas 15 jours à compter du 25 juillet, date de clôture du congrès. Reste une donnée qui nous paraît importante mais qui n'a pas bénéficié de l'intérêt médiatique qu'elle mérite. Il s'agit de la possibilité offerte aux congressistes de décider que Machrou Tounès fasse partie du prochain gouvernement d'union nationale. Jusqu'à hier, vendredi 23 juillet, Mohsen Marzouk répétait que la participation de Machrou Tounès aux rencontres-négociations du palais de Carthage et sa signature du Pacte de Carthage ne signifient pas que le parti participera au prochain gouvernement. Mais qui sait ce que les congressistes vont décider, surtout que, paraît-il, plusieurs parmi les membres du parti ne partagent plus les orientations de Mohsen Marzouk et commencent à contester sa manière de gérer le parti.