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Commentaire | Waël Al-Dahdouh, la patience d'un journaliste meurtri au plus profond de son être
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 01 - 2024

Abou Hamza a perdu son Hamza ! La nouvelle est tombée comme un couperet.
Hamza Al — Dahdouh (27 ans), journaliste d'Al-Jazeera et Moustapha Thouraya, un cadreur-vidéaste pigiste collaborant avec l'Agence France-Presse, ont été tués, hier, alors qu'ils circulaient en voiture, à Rafah, dans le sud de Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé et des secouristes gazaouis.
Cette tragique annonce a dévasté le chef du bureau de la chaîne qatarie panarabe dans l'enclave palestinienne, Waël Al-Dahdouh.
En effet, le célèbre reporter d'Al-Jazeera, père de huit enfants, vient de perdre un cinquième membre de sa famille après la mort, dans la soirée du mercredi 25 octobre, de son épouse Emna, de son fils Mahmoud (15 ans), de sa fille Sham (7 ans) et de son petit-fils Adam (18 mois, le bébé de sa fille Sondos) dans un bombardement de l'armée israélienne sur le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, où ils avaient trouvé refuge.
Pour tout père, faire face à la mort de son fils aîné est une épreuve qui dépasse tout entendement.
Sauf que la passion de Waël pour sa mission journalistique, en tant que reporter de guerre dans un conflit assymétrique, ne cessa de défier les malheurs absolus qui se sont abattus sur lui.
Dahdouh est un journaliste d'une autre dimension. Un infatigable héraut de la vérité qui échappe à la mort de justesse pour reprendre son microphone — avec un bras affichant les stigmates d'une frappe sioniste lâche et un autre aux nerfs abimés, nécessitant une délicate intervention chirurgicale des mains d'un neurochirurgien — pour nous informer de ce qui se passe dans son pays martyrisé par les raids incessants d'un ennemi incapable d'atteindre ses objectifs.
Bravant douleurs et chagrin, ce forcené désincarné de la cause palestinienne épate par sa dévotion pour son métier. Mais, à y regarder de plus près, voici un destin de journaliste aux allures de prophète qui, aujourd'hui, en laisserait plus d'un rêveur.
Son engagement est dans la raison, la rhétorique, la démonstration, l'argumentation, la conviction acquise et l'information qui détruit le récit propagandiste d'un agresseur sans foi ni loi.
Sa vocation, c'est d'être la voix des sans-voix et le haut-parleur de dizaines de milliers de martyrs.
Pour lui, parler devant la caméra, c'est résister contre les forces de l'occupant sioniste et dénoncer ses crimes de guerre et ses multiples massacres génocidaires.
Oui, la Passion de Waël ne s'éloigne pas de celle du Christ.
En revanche, sa patience ne sera pas celle d'un super-héros éthéré ou d'un surhumain; elle ne sera ni étouffée ni résignée; elle ne sera pas celle d'un pugiliste qui jette l'éponge facilement, ou qui cherche un dénouement à n'importe quel prix.
En un mot, la patience de Waël al-Dahdouh ne sera jamais celle d'un poltron ou d'un pleutre. Car la patience d'Abou Hamza se conjugue d'abord avec sa sagesse. Waël ne minimise jamais son mal ni ne le cache. Malgré la flatteuse réputation dont il jouit, il ne songe ni à dissimuler les plaies de son âme et la tristesse de son apparence ni à voiler ce qu'il ressent.
Contrairement aux toutologues présomptueux et aux éditocrates prétentieux, qui pullulent dans le paysage audiovisuel arabe, Abou Hamza est peu intéressé par le rayonnement de son image de marque. Il expose sa tragédie, surmonte sa douleur physique, noie son chagrin, dilue son amertume et ignore ses angoisses. Car pour ce père endeuillé, son drame n'est rien devant les souffrances de son peuple meurtri.
Saluons la «patience de Job*» d'un journaliste qui fait le job !
*Job: le prophète «Ayyoub», pour les musulmans, qui incarne dans le Coran la patience et une certaine rigueur morale ne perdant pas espoir face aux difficultés de la vie.
* Abdel Aziz HALI


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