Le public de la 52e édition du Festival international de Carthage a répondu présent à l'appel des deux jeunes musiciens tunisiens, en l'occurrence Chadi Garfi et Raoudha Abdallah. La première partie de la soirée a été assurée par Chadi Garfi et son spectacle «Rêve», associant musique arabe, tunisienne et contemporaine occidentale, à travers des chansons et pièces instrumentales du XXe siècle, et des compositions personnelles de Chadi Garfi sur des textes inédits du Palestinien Ibrahim Touqan, l'Egyptien Youssef Badrous et des Tunisiens Oussama Farhat et Mahdi Hmili. Ce fut à la jeune artiste Asma Ben Ahmed d'ouvrir le bal par un florilège de chansons qui ont fait le bonheur de l'assistance. Elle a interprété trois chansons de Oussama Farhat «Jardin d'hira» (reprise), «Tas'alni» et «Tounsia wla Akoun», écrite par feu Sghaïer Ouled Ahmed, ainsi que deux autres chansons de la grande cantatrice Fairouz, le tout sur une distribution de Chadi Garfi. Et c'est à travers un morceau instrumental dans une fusion entre orient et occident que Chadi Garfi a rendu un hommage mérité au musicien Faouzi Chekili, présent ce soir sur scène avec l'orchestre symphonique de Tunis et ses 50 musiciens. Noureddine Béji avec sa voix exceptionnelle a, quant à lui, excellé dans «Rêve» de Chadi Garfi avec une kyrielle de chansons arabes finement arrangées par Chadi Garfi qui a réussi à marier la musique occidentale et arabe avec harmonie et beaucoup de subtilité. «Asrar» de Raoudha Abdallah C'est avec la célébrissime «Bin El Wediane», tirée de notre patrimoine musical populaire que Raoudha Abdallah a entamé son concert «Asrar» programmé en deuxième partie de la soirée du 26 juillet à la Basilique St-Cyprien. Avec ses huit musiciens, elle a enchaîné avec «Ya wlidi», paroles de Béchir Lakani et musique de Raoudha Abdallah, «Waalach» paroles de Béchir Lakani, musique de Mouna Chtourou, «Elli Fet», paroles et musique de Chtourou et, enfin, «Ounadi» paroles et musique de Raoudha Abdallah. Pendant 45 minutes non-stop de musique et de chants, Raoudha Abdallah a émerveillé son public jusqu'à la fin de son concert où les belles sonorités n'avaient d'égales que la voix sublime de cette artiste à l'avenir très prometteur. «Asrar» est le fruit d'une recherche laborieuse sur les rythmes et les sonorités du terroir tunisien, algérien et marocain. Une démarche qui s'attelle à décortiquer le patrimoine magrébin commun, incluant les régions désertiques, d'où les sonorités qui nous mènent jusqu'au fin fond du désert aux confins de Tombouctou. «Le nom donné au spectacle est tiré des efforts que nous effectuons justement pour chercher dans les secrets qui permettent à un air ou un chant de se balader entre différentes régions», a précisé Raoudha qui a été primée pour ce projet lors de la dernière édition des Journées musicales de Carthage (JMC).