Deux ans après la Coupe du monde, le Brésil s'apprête à vivre au rythme des Jeux à partir de demain, vendredi. Sans trop de stress... «BEM-VINDOS AO RIO !» (« Bienvenue à Rio »). Dans un jour, le cœur de la planète vibrera au rythme de la samba ou de la bossa-nova. Malgré les problèmes politiques, économiques, sécuritaires ou sanitaires, la Cité merveilleuse veut offrir au globe son plus beau visage et montrer sa fierté d'être la première ville d'Amérique du Sud à accueillir la grande famille olympique. Grand, c'est le terme qui frappe le visiteur débarquant dans cette mégalopole de 6,5 millions d'âmes. Un simple coup d'oeil à 360° du haut du Corcovado, où se dresse la statue du Christ Rédempteur, suffit à prendre l'ampleur de sa démesure et de sa topographie atypique. D'autant que la météo hivernale est plutôt conciliante (jusqu'à 29 °C ) et le ciel dégagé... jusqu'à 17h30, où la nuit vous prend par surprise. Aux abords des sites olympiques — 37 répartis sur quatre zones — et sur les axes du bord de mer, la présence militaire est soutenue. Les principaux lieux touristiques, en revanche, ne laissent transpirer aucune tension. Même pas besoin d'ouvrir son sac à dos pour s'en aller admirer la plage de Copacabana du haut du Pain de sucre. «Il ne faut pas céder à la psychose», lâche le vigile lorsqu'on lui fait remarquer... «Hormis les précautions de bon sens, nous n'avons pas eu peur de venir malgré la menace terroriste, explique Magali, croisée sur Ipanema avec son mari et ses deux enfants, venus assister aux épreuves de basket et d'aviron. De toute façon, le risque zéro n'existe pas». Le fatalisme est également de mise dans les différents villages qui reçoivent athlètes ou médias du monde entier. Car on sent vite que, pour pouvoir dérouler le tapis rouge demain, vendredi, il a fallu cacher pas mal de poussière en dessous. «En même temps, un bon oreiller, un matelas, et ça va le faire, sourit l'ex-champion du monde de 100 m dos, Camille Lacourt, qui a débarqué en provenance de Porto Alegre avec ses amis nageurs. On savait très bien que ce ne serait pas du cinq-étoiles». Seules comptent celles qui brillent autour du cou. «Franchement, on se moque de tout ce qui se passe autour, souffle le rameur Jérémie Azou, qui vise l'or avec Pierre Houin en deux de couple. Pour nous, les Jeux seront beaux s'ils sont réussis...»