Le golfe de Gabès a connu, au cours des dernières années, une exploitation abusive des ressources halieutiques. En effet, beaucoup de pêcheurs s'autorisent de pêcher tout au long de l'année en cet endroit, faisant fi du repos biologique décrété par les autorités publiques, conformément à un cadre juridique organisant les activités de la pêche dans les zones dites sensibles, car menacées d'un appauvrissement de la mer en poissons et en plantes aquatiques. D'où l'importance du projet réalisé par l'Etat tunisien avec l'Agence japonaise de coopération internationale (Jica). L'objectif dudit projet est d'assurer une gestion durable des ressources halieutiques au niveau des côtes de Gabès. Le travail effectué dans ce sens permettra aux pêcheurs d'exploiter, d'une façon rentable et durable, les ressources de la pêche côtière dans le golfe en protégeant l'écosystème marin et en évitant toute dégradation de nature à porter atteinte à ce milieu fragile. A noter que le golfe de Gabès fait face aussi, depuis des années, à une pollution rampante suite au déversement par certaines unités industrielles de l'eau polluée non traitée dans la mer. Des mesures avaient été prises pour diminuer cette pollution, mais la situation demeure encore préoccupante. Des plans de gestion Un autre objectif fixé par le projet consiste à résoudre les problèmes menaçant la pêche côtière et artisanale dans la zone ciblée par la prévention contre l'exploitation incontrôlée des ressources marines et la lutte contre la pêche illicite. En effet, certaines pratiques de pêche sont déconseillées, notamment la pêche au chalut pratiquée par certains pêcheurs à un niveau bas de l'eau. Car l'utilisation des filets à même le sable provoque l'arrachage des plantes aquatiques qui sont une source de vie pour les poissons et autres espèces marines. En outre, certains pêcheurs emportent dans leurs filets des petits poissons qui ne sont pas consommables et que les pêcheurs ne prennent pas soin de remettre à l'eau. Le projet de la Jica a, en tout cas, la particularité d'associer dans ses activités les pêcheurs, les pouvoirs publics, les organismes privés et les instituts de recherche dans le cadre d'une approche participative. Pour bien exécuter un projet de cette envergure et garantir sa réussite et sa durabilité, rien ne vaut l'implication des premiers concernés et les intervenants relevant des différentes structures. Chaque intervenant est en mesure de formuler ses observations sur la base des résultats réalisés. D'ailleurs, après 5 ans de mise en œuvre, le projet a fait l'objet d'une évaluation finale. C'était en avril 2016. L'évaluation a confirmé l'achèvement des objectifs du projet et le développement de Plans de gestion des pêcheries côtières dans les sites ciblés. Les pêcheurs doivent mener leur activité en tenant compte de ces plans pour préserver les ressources halieutiques et protéger l'écosystème pour les générations actuelles et futures. La mission effectuée par des experts dans ce domaine a permis aussi d'émettre des recommandations en vue de développer une stratégie de son extension à d'autres sites dans le golfe de Gabès. La Jica prévoit d'organiser un séminaire au mois d'octobre prochain en vue de promouvoir les résultats du projet et de présenter les différentes étapes de sa réalisation.