Poursuite de la protection des côtes du golfe de Gabès contre la pêche anarchique en mettant en place des récifs artificiels, et travaux d'aménagement de certains ports Les ressources halieutiques sont soumises à de fortes pressions à cause de la pêche anarchique qui ne tient pas compte de la réglementation en vigueur et qui porte atteinte aux activités de la pêche organisée. Certaines zones sont décrétées comme vulnérables et sont protégées — pour une certaine période — afin que les poissons puissent se multiplier sans compromettre la végétation ni les éléments biologiques. Or, certains pêcheurs n'hésitent pas à aller pêcher dans ces plans d'eau portant atteinte à l'écosystème. De plus, les armateurs professionnels n'acceptent pas une telle concurrence déloyale et ils l'ont fait savoir cela à qui de droit à plusieurs reprises. Plusieurs zones sont protégées dans le cadre d'un repos biologique qui oblige les pêcheurs à marquer un arrêt momentané des activités en bénéficiant d'une subvention fournie par un Fonds créé depuis des années à cet effet. L'Etat fait des contrôles au niveau des plans d'eau protégés en vue de rappeler à l'ordre tout contrevenant. Un autre effet dangereux est pratiqué par certains pêcheurs au chalut, à savoir l'utilisation des filets à un niveau très bas de l'eau pour éviter les risques surtout quand le climat est défavorable. Une telle pratique est également considérée comme néfaste pour l'écosystème dans la mesure où les filets ramassent tout ce qu'ils rencontrent sur leur chemin même les poissons de petite taille et les éléments biologiques dont la végétation marine qui sert d'aliment. Ces activités sont souvent menées par des pêcheurs amateurs qui profitent de la situation actuelle pour pêcher le maximum de poissons pélagiques de différentes tailles — même ceux qui ne sont pas encore propres à la consommation — avant de les écouler sur le marché parallèle. Analyse au sein des laboratoires Certaines zones — notamment dans le Nord — sont, pourtant, sous-exploitées alors qu'elles sont riches et regorgent de poissons de différentes variétés et particulièrement des poissons bleus. Un programme national avait été lancé, il y a quelques années, par le ministère de l'Agriculture en vue d'aider les armateurs à acquérir des chalutiers puissants et bien équipés, capables d'accéder aux zones dites «difficiles» dans le but d'alléger la pression sur le littoral Est. Malheureusement, ce programme n'a pas connu l'effet escompté, notamment au niveau de la pêche des poissons bleus car la majorité des consommateurs préfèrent les poissons pélagiques aux poissons bleus. Les consommateurs constatent toujours, en tout cas, que les prix des produits de la pêche sont assez élevés et ne savent pas s'ils proviennent de la mer ou de l'aquaculture. En fait, ce dernier secteur fournit d'importantes quantités de poissons — dont des daurades — aux consommateurs grâce à l'exploitation de cages implantées dans la mer ou à un élevage dans les barrages. Un échantillon de la production fait l'objet d'analyse au sein des laboratoires pour s'assurer de sa salubrité et de sa qualité conformément aux normes établies. Les produits issus de l'aquaculture sont commercialisés en grandes quantités dans les grandes surfaces, les marchés municipaux mais aussi dans les restaurants et les hôtels et sont appréciés par nombreux consommateurs vu leurs prix relativement abordables. Evidemment, les poissons pélagiques provenant de la pêche au large demeurent privilégiés par les consommateurs dont certains exigent la traçabilité au sein des points de vente. Cependant, il est possible d'augmenter la rentabilité des activités de la pêche dans la mer, selon des spécialistes, moyennant certains aménagements au niveau des quais et un encouragement aux armateurs pour qu'ils puissent équiper leurs bâteaux et/ou en acheter d'autres de grande taille. Une enveloppe de 17,7 MD a été d'ailleurs allouée par l'Etat au cours de cette année en vue d'effectuer un certain nombre d'actions comme, à titre d'exemple, la poursuite de la protection des ports de pêche à Gabès, Ghar El Melah et El Haouaria. L'extension qui concerne les ports de Zarzis, El Ketf et Chebba vise notamment à répondre aux besoins d'un grand nombre de pêcheurs. Leur production doit être débarquée rapidement avant son transport vers les lieux de vente. Etant des produits rapidement périssables, les poissons doivent être livrés aux vendeurs dans des délais courts et stockés dans des chambres frigorifiques. A noter que les travaux d'aménagement et de réfection du récif principal du port de Bizerte et des quais du port d'Ajim vont démarrer durant cette année. Dans le cadre des interventions de l'agence des ports et des installations de pêche, d'autres ports feront l'objet d'un aménagement. Par ailleurs, le programme comporte aussi la poursuite de la protection des côtes du Golfe de Gabès contre la pêche anarchique, et ce, en mettant en place des récifs artificiels. Ainsi, les pêcheurs ne peuvent pas s'introduire dans les plans d'eau à protéger pour mener leurs activités. Le ministère de l'Agriculture incite les pêcheurs à respecter la réglementation. L'objectif est de pérenniser l'activité de la pêche sans porter atteinte à l'écosystème. En effet, après la reconstitution des éléments biologiques, ces plans d'eau pourraient être ouverts de nouveau aux professionnels afin qu'ils reprennent leur travail dans des conditions favorables.