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L'éternelle poursuite d'illusions
Retrait des partis de l'opposition des consultations de Dar Dhiafa
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 08 - 2016

Après s'être rapprochés du Front populaire en vue de constituer un « front d'union nationale » autour des questions majeures du moment, Al Jomhouri et Al Massar rejoignent l'initiative présidentielle, relative à la constitution d'un gouvernement d'union nationale. Cet incessant va-et-vient entre le gouvernement et le FP laisse dire à certains que ces partis ne font un pas vers l'opposition que pour mieux courtiser le gouvernement.
Il est vrai que la politique est concurrence par définition. Mais, une concurrence autour de la gestion de la chose publique. C'est-à-dire que les bienheureux qui ont la chance d'accéder à ce rang privilégié et de présider aux destinées de leur communauté, en organisant son quotidien et en planifiant son avenir, se doivent d'observer strictement les valeurs et principes d'éthique qui sous-tendent les règles de conduite. C'est dans la soumission à cet impératif que réside la moralité de l'homme politique. L'observance de ces règles-là est capitale et déterminante, d'autant plus que le pays passe par une période de transition, comme c'est le cas pour la Tunisie. Car, en pareille situation, le peuple, qui est en pleine phase d'initiation à la politique, a besoin d'en apprendre la noblesse et de découvrir comment elle peut être mise au service des grandes valeurs, telles que la liberté, l'équité, l'égalité et la paix sociale. Malheureusement, cet apprentissage s'avère infructueux, car il est entaché de tares très graves.
En fait, il y a un bon moment que le jeu politique chez nous est vicié. Il l'est depuis que les lobbys se sont emparés des rênes de l'Etat, depuis que l'argent s'est mis à gérer la vie politique, depuis qu'il s'y est faufilé à travers les élections pour occuper des postes de décision au sein des partis politiques, au parlement et au gouvernement. La scène folklorique consacrée à l'audition du chef du gouvernement sortant est la parfaite illustration de cette dégradation morale. Ce jour où on a vu les scènes les plus ignobles qu'on n'ait jamais connues restera dans les annales de l'histoire politique contemporaine de la Tunisie comme étant l'événement le plus dégradant de cette ère révolutionnaire, pleine d'exploits de ce genre. Cet événement, qui dépasse de loin en intensité dramatique celui qui s'est produit dans les locaux de l'Isie, lors de la dernière élection présidentielle où défilaient des processions de pseudo-candidats empruntant des attitudes aussi ridicules qu'abjects, restera gravé à jamais dans la mémoire des Tunisiens. Ce qui est encore estomaquant et indignant, c'est que les artisans de cette farce politique, suant l'hypocrisie, osent qualifier cette séance folklorique de réussite démocratique.
Un incessant va-et-vient
Cependant, ce comportement inconséquent et incorrect, passant outre les règles morales qui devraient normalement le régir, ne provient pas seulement de ceux qui détiennent le pouvoir, mais aussi de ceux qui sont en dehors, c'est-à-dire ceux qui constituent l'opposition, ou plutôt qui sont censés être comme tels. On veut parler ici, en particulier, d'Al Massar et d'Al Jomhouri. Représentant respectivement la social-démocratie et la démocratie sociale et faisant partie intégrante de la gauche tunisienne, selon l'expression de l'ex-perspectiviste Tahar Chegrouche, lors du séminaire organisé par le Parti des patriotes démocrates unifié (Ppdu), dans le cadre de la commémoration du troisième anniversaire de l'assassinat de Chokri Belaïd, sous le slogan « L'union de la gauche : une tâche à accomplir et un renforcement du Front populaire ». Mais les positions adoptées par ces partis sont-elles de nature à leur permettre d'être classés dans cette catégorie? Plusieurs sont sceptiques sur cette question. Et pour asseoir leur thèse, ils citent leurs derniers revirements qui sont, à leurs yeux, très édifiants à ce propos. En effet, après s'être rapprochés du Front populaire, tout dernièrement, en vue de constituer un « front d'union nationale», autour des questions majeures du moment, et éventuellement un bloc parlementaire, ils rejoignent l'initiative présidentielle, relative à la constitution d'un gouvernement dit d'union nationale, soupçonné par leur allié de gauche, le FP, de servir, entre autres, de moyen de « réhabilitation des corrompus dans le cadre du projet présidentiel de réconciliation économique et financière, et d'appliquer le diktat des institutions financières internationale, à travers, notamment, le mémorandum des politiques économique et financière (Mpef) envoyé à la directrice du FMI par le gouverneur de la BCT et le ministre des Finances ». Et ils ont fini par signer le « Pacte de Carthage », bien qu'ils aient adhéré au premier projet qui se situe à ses antipodes. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que les deux premiers se rallient aux partis au pouvoir. On a déjà vu comment ils ont accouru à l'appel de Hamadi Jebali, au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd, pour former un « gouvernement de technocrates ». Cet incessant va-et-vient entre le gouvernement et le FP, dicté par des intérêts partisans et personnels évidents et dépourvu de toute perspective à gauche, laisse dire à certains que ces partis ne font un pas vers l'opposition que pour mieux courtiser le gouvernement qui mène une politique libérale dictée par les institutions financières internationales, en ce sens qu'ils ne s'approchent de la première que lorsqu'ils sont délaissés par ce dernier. Selon eux, ces partis qui n'agissent pas conformément à une politique de gauche bien définie n'ont retenu aucune leçon du passé, notamment celle des dernières élections parlementaires, où ils étaient, successivement, abandonnés par Nida Tounès, dans le cadre de l'Union pour la Tunisie, alors qu'ils auraient dû se tourner vers le FP pour constituer un front électoral de gauche. En outre, le bloc parlementaire baptisé «bloc social-démocrate » n'a pas toujours fonctionné en bloc, comme on a pu le constater, tout dernièrement, où pendant que les uns se trouvaient à « Dar Dhiafa » à Carthage en train de négocier la constitution du nouveau gouvernement, les autres défilaient sur l'avenue Bourguiba, avec le FP, contre le projet présidentiel de réconciliation économique et financière. Les politiques menées par ces partis réputés être de gauche virent le plus souvent à droite.
Un remake
Donc, la nouvelle déconvenue qu'Al Jomhouri et Al Massar viennent d'essuyer avec leur allié, le Mouvement du peuple, n'est qu'un remake. L'attitude affichée par ces partis « déçus » nous donne une impression de déjà-vu. Ils soutiennent qu'ils s'attendaient à voir un chef de gouvernement qui soit impartial politiquement et qui sache se tenir à égale distance de tous les partis politiques, tout en insistant sur le fait qu'ils sont déçus de la manière dont se sont déroulées les consultations. Une phrase qu'on a pris l'habitude d'entendre à chaque fois qu'on procède à la composition d'un nouveau gouvernement, depuis celui d'Ali Laârayedh jusqu'à celui de Youssef Chahed, en passant par ceux de Mehdi Jomâa et de Habib Essid. Ils n'arrêtent pas de ressasser les déceptions du passé et d'essayer de digérer celles d'aujourd'hui. Ils parlent d'indépendance et d'impartialité comme s'ils ne vivaient pas en Tunisie, comme s'ils ignoraient que la dispute opposant Essid aux dirigeants de Nida Tounès tourne autour du nombre des portefeuilles ministériels que ceux-ci veulent obtenir, et que ce but ne peut être atteint que s'ils se débarrassent de lui et qu'ils le remplacent par quelqu'un des leurs qui acquiesce à leurs désirs. Ce qui est d'ailleurs tout à fait logique. C'est au parti majoritaire de constituer le gouvernement et d'en assumer pleinement la politique. Autrement dit, les dirigeants de Nida Tounès sont en train de rectifier l'erreur qu'ils ont commise en choisissant un commis de l'Etat en la personne de Habib Essid, d'autant plus qu'il leur a tourné le dos en se rapprochant d'Ennahdha. Comment des choses si évidentes pourraient-elles échapper à des personnalités politiques chevronnées? On ne vit pas dans la Cité idéale de Platon pour croire à l'impartialité en politique. La chose est si peu envisageable qu'on a affaire à de fins calculateurs. D'ailleurs, les élections sont organisées pour que les vainqueurs gouvernent et appliquent leur programme. La composition du gouvernement Chahed sera faite sur la base des quotas partisans, et c'est logique et tout à fait plausible. Par contre, ce qui ne l'est pas, c'est le fait qu'on essaye de cacher cette vérité pour leurrer le peuple. C'est ce qui ressort des propos de Rached Ghannouchi qui, d'un côté, prétend que la coalition gouvernementale ne sera pas bâtie sur des quotas partisans, de l'autre, soutient qu'elle doit refléter les résultats des élections parlementaires. Respectons l'intelligence des Tunisiens ! Le prochain gouvernement ne sera pas un gouvernement d'union nationale, il sera celui des quotas. Et c'est ce qui navre nos amis de «l'opposition». Car, ils espéraient s'y assurer des parts, bien qu'ils sachent très bien qu'ils n'en ont pas les moyens. L'annonce du nom de Néjib Chebbi à la tête du nouveau gouvernement a sans doute nourri leurs ambitions. Ils misaient sur la « bonne foi » de leurs alliés, ou plutôt sur leur « naïveté ». Mais quand ils ont réalisé enfin qu'ils étaient instrumentalisés, comme à l'accoutumée, juste pour élargir la base politique de l'alliance gouvernementale et donner l'impression qu'il est le fruit d'un consensus, ils crient à la fraude. Trop tard ! Ils n'étaient pas pris au dépourvu comme ils le prétendent, tout était prévu depuis le départ. Mais tout est tombé à l'eau. Voilà tout ! Ce n'est pas la voie qu'il faudrait emprunter si on tient à accéder au pouvoir et à y faire carrière. Certes, le machiavélisme peut nous offrir cette opportunité, mais il est incapable de le faire durer. Seule la confiance des gens peut le protéger. Et cette confiance, on la gagne par une politique claire et cohérente. Le dernier discrédit électoral est plein d'enseignements à ce propos...


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