De sa cellule où il fut emprisonné à l'Ile Robben Island en juin 1964, Nelson Mandela, le personnage central de la comédie musicale présentée mercredi dernier, parle en français sur la scène de l'amphithéâtre romain de Carthage. Le leader sud-africain ou Madiba de son nom tribal, fut, le temps de deux heures, le héros de la soirée, une manière pour rappeler au monde un symbole et une icône qui a sacrifié sa vie pour défendre le droit à la liberté et à la dignité ainsi que les valeurs humaines universelles. En effet "Madiba, le musical", une comédie musicale de Jean-Pierre Hadida et Alicia Sebrien, s'est voulue un retour sur la vie parsemée d'embûches d'un homme politique hors du commun, qui a résisté farouchement pour défendre ses idéaux et permettre au peuple sud-africain dans sa diversité multiple, de vivre ensemble, après l'abolition de l'Apartheid en Afrique du Sud. Des chorégraphies, des chansons et des danses se sont alternées pour raconter le parcours exceptionnel de Madiba, par une vingtaine de jeunes artistes de différentes nationalités. Au rythme d'une musique élaborée par Jean-Pierre Hadida et dans une mise en scène de Pierre-Yves Duchesne, le drapeau de l'Afrique du Sud planait, dans une ambiance où la culture zouloue, — tribu de laquelle est issu Mandela — et les portraits de Mandela, envahissaient la scène. La comédie musicale est un feed-back sur 27 ans de prison et d'isolement pour un jeune avocat et militant plein de vitalité et imbibé d'enthousiasme pour faire changer les choses pour ses semblables mais pour les Blancs aussi. Car son vœu était de voir une Afrique du Sud libre et tolérante où tous les hommes, de toutes couleurs, jouissent des mêmes droits et ont droit à la vie et à la dignité. C'est tout un parcours qui est relaté dans une mise en scène "symbolique" qui s'arrête sur les moments phares dont le Prix Nobel bien mérité pour une course — qui se voyait sans fin vers la liberté — de Madiba le musical, où a été interprétée l'épopée d'une vie tant difficile mais riche en exploits pour les Sud-Africains et pour toute l'humanité qui croit en les valeurs de coexistence, de réconciliation et du pardon. Des valeurs universelles que défendait Madibat et qui devraient servir de leçon dans une conjoncture empreinte de haine déchaînée.
