Les accidents sont devenus presque quotidiens sur les pistes secondaires. Cela fait presque un mois que la route, reliant Kairouan à Sousse, située dans l'aire géographique du gouvernorat de Sousse, est bloquée par des sit-inneurs (employés de la Stip), et ce, pour revendiquer l'amélioration de leur situation socioéconomique et pour protester contre les licenciements abusifs. Ainsi, ce bloquage oblige-t-il des milliers d'automobilistes venant de Kairouan, de plusieurs gouvernorats du Centre-Ouest et d'Algérie, d'emprunter des pistes secondaires, dangereuses, poussiéreuses, sans éclairage et en très mauvais état. Résultat : les accidents sont devenus presque quotidiens sur cette route de la mort et les braquages se sont multipliés, outre le fait que le coût et le délai de déplacement vers Sousse ont augmenté. Un vrai calvaire ! Il est à noter qu'en dépit des revendications formulées par des représentants de la société civile et de partis politiques auprès des responsables régionaux du gouvernorat de Sousse, rien n'a été fait. D'où la colère des usagers de cette route, dont des malades, des touristes, des commerçants, des louagistes, des étudiants, des fonctionnaires et des chauffeurs de bus. Et on reste désemparé et impuissant devant l'indifférence des décideurs politiques et syndicaux qui n'ont pu résoudre cet épineux problème quand on sait que les transports sont liés étroitement à la vie économique d'un pays et qu'ils garantissent aux citoyens une liberté de mouvement tout en réduisant les inégalités au niveau des conditions de vie... Olfa H. et Saloua S., deux infirmières originaires de Kairouan et qui se déplacent quotidiennement à Sousse où elles travaillent dans des institutions hospitalières, ne cachent pas leur désarroi et leur amertume : «Jusqu'à quand cette anarchie et ce laisser-aller vont-ils durer ? Pourquoi n'a-t-on pas résolu le problème de centaines d'employés qui bloquent la route ? Où est le prestige de l'Etat ? Nous imaginons que si des routes situées entre Sousse et Monastir ou Hammamet et Tunis, avaient été bloquées, on aurait satisfait les revendications les plus irréalistes ! Alors pourquoi cette inégalité ? Est-ce qu'il y a des citoyens de seconde zone ?». Le ras-le-bol des citoyens Il va sans dire que cette situation risque de dégénérer un jour ou l'autre d'autant plus que les citoyens en ont ras-le bol et certains parlent même d'utiliser la force pour débloquer la route reliant Kairouan à Sousse. Et s'il est vrai que la visite du ministre de l'Equipement (le 8 août) à Kairouan pour donner le coup d'envoi du projet d'aménagement de la route nationale n° 12 reliant Sousse à Kairouan sur une longueur de 60 km pour la transformer en route express à deux fois deux voies, a été bien accueillie par la population, il n'en demeure pas moins vrai que c'est toujours la déception qui prévaut face au blocage de cette route quasiment vitale à plus d'un titre.