Mongi Rahoui décline un portefeuille ministériel Le directeur exécutif de Nida Tounès, Hafedh Caïd Essebsi, a déclaré hier que son parti a présenté une liste de plus de 55 noms et c'est au chef du gouvernement désigné de choisir ceux qui pourront faire partie du cabinet d'union nationale. Dans une déclaration de presse, à l'issue d'une rencontre entre une délégation du parti et le chef du gouvernement désigné Youssef Chahed à Dar Dhiafa à Carthage, il a assuré que Nida Tounès respectera les décisions de ce dernier. Le choix des candidats pour les ministères de souveraineté revient au président de la République et non à Nida Tounès ou à Youssef Chahed, a-t-il lancé. De son côté, le président du groupe parlementaire de Nida Tounès, Sofien Toubel, a précisé qu'à aucun moment au cours de la rencontre, la part du mouvement dans la prochaine composition du gouvernement n'a été abordée. Il a exprimé le refus de Nida Tounès de la logique des quotas partisans, insistant sur la nécessité de placer l'intérêt du pays au-dessus de toute considération et de tenir compte de la situation difficile que connaît le pays au double plan social et économique. Il a ajouté que la délégation de Nida Tounès a clairement demandé à Youssef Chahed de choisir les compétences qui sont capables de concrétiser les points contenus dans le «Document de Carthage» et de faire réussir le gouvernement d'union nationale, conformément aux recommandations du chef de l'Etat. Au cours de sa rencontre avec Youssef Chahed, la délégation de Nida Tounès a appelé à la nécessité d'accélérer les concertations et d'annoncer la nouvelle composition du gouvernement au début de la semaine prochaine. Rahoui : un élu du peuple avant tout De son côté, l'élu du Front populaire à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mongi Rahoui, a dit hier avoir décliné un portefeuille ministériel économique qui lui a été proposé par le chef du gouvernement désigné Youssef Chahed. « Le refus de ce portefeuille ministériel est motivé par des raisons personnelles et objectives», a-t-il précisé lors d'une conférence de presse qu'il a donnée au palais du Bardo. « Je ne représentais ni le Front populaire, ni le Parti des patriotes démocrates unifié (Ppdu) quand j'ai rencontré le chef du gouvernement désigné. Je suis avant tout un élu du peuple», a-t-il lancé. « J'ai reçu une invitation personnelle du chef du gouvernement désigné et j'avais le choix d'accepter ou de refuser cette invitation», a-t-il dit. « Bien qu'il ait boycotté les concertations autour de la formation d'un gouvernement d'union nationale, le Front populaire aurait dû accepter l'invitation du chef du gouvernement désigné», a-t-il estimé. A ce sujet, Mongi Rahoui a tenu à préciser qu'il avait réagi positivement à l'initiative présidentielle. «Je n'ai jamais annoncé mon boycott de cette initiative ou mon refus des concertations sur le processus du document ou le processus de formation du gouvernement», a-t-il souligné. « Ma position était différente de celle du Front populaire et mon invitation par le chef du gouvernement est une chose normale», a-t-il ajouté, faisant remarquer que « tous les acteurs qui ont adhéré au processus démocratique auraient dû accepter (l'invitation du chef du gouvernement désigné) pour présenter leurs visions et leurs perceptions». A ce propos, Rahoui a estimé que « le Front populaire devrait mettre en place des structures et des mécanismes pour discuter de la plupart des questions de manière démocratique et loin des décisions verticales». En conclusion, Mongi Rahoui a indiqué que ses déclarations ne représentent pas le début d'une rupture avec le Front populaire, mais plutôt une vision critique dont la formation a besoin pour redresser sa ligne politique et organisationnelle.