Des performances hautes en couleur ont été offertes mardi dernier au public, lors de la 52e édition du Festival international de Hammamet. «En franchissant cette porte (porte d'entrée du centre culturel international de Hammamet), vous vous détachez, le temps d'une soirée, de vos chaussures, de votre voiture, de votre maison, de votre rue, de votre téléphone, de votre maison... Ce soir, il n'y a que vous. Vous entre ciel et terre, entre jardin et mer. Vous et la marche». C'est ainsi que les concepteurs de «La nuit des étoiles», qui a eu lieu avant-hier à Hammamet dans le cadre du volet Act Now de la programmation de la 52e édition du Festival international de Hammamet, Essia Jaïbi et Selim Ben Safia, avertissent le public, venu assister aux performances artistiques installées dans des lieux insolites, des lieux habituellement fermés au public et exceptionnellement ouverts pour eux. Tels des chenilles, les spectateurs avançaient entre arbres et feuillages, à travers bassins et branchages, pour découvrir les paradis suspendus de l'art. C'est Yann l'heureux qui, dans une performance chorégraphique, accueille le public avec ses gestes soudains, impulsifs, ses textes qui racontent nos pulsions. Ensuite, c'est la rencontre avec Cyrine Douss et Kays Zarrouk dans une danse «Ici (et là)». Un jeu de corps pour exprimer de mot pour conjuguer le temps et l'espace. Le troisième rendez-vous avec le public s'est passé au mausolée où Imed Alibi (percussion) et Virginia Cambuci (chant) ont fait le bonheur des âmes perdues dans les jardins de Dar Sébastien. L'aventure se poursuit à l'intérieur de la villa où Selim Ben Safia et Lolitas Morales ont donné une représentation du spectacle de danse Tohu Bohu. Le cœur chaud, les mains moites et le regard droit, les deux danseurs ne reculent pas, jettent leur corps plus loin et avancent. La troupe Dhamma clôturera la soirée avec un concert où la musique tient au mélange des genres qu'elle convoque. Sur fond électronique, elle tire ses influences de diverses musiques du monde. Les textes de ce duo formé par Khalil Hentati et Sacha Bonnefond évoquent l'amour, l'authenticité, l'existence, l'éducation, la révolte, la religion, le lien avec la nature et la musique. Dans ses déambulations, le public, tel un explorateur attentif, aura découvert l'installation d'Essia Jaïbi, «Une chambre à elles». Une installation qui pousse les spectateurs à aller regarder, à épier, à lorgner, sans trouver une seule âme. Car «Elles sont parties. Disparues, kidnappées, relâchées, assassinées, volatilisées...?». Ainsi, on quittera les lieux avec non seulement des impressions, mais nourri aussi d'autant de questionnements.