Les Gabésiens rêvent d'aller une seconde fois en finale. Trois mille spectateurs seulement auront le droit, cet après-midi, d'assister au match de la demi-finale entre le SG et l'EST. C'est, bien entendu, nettement en déçà des attentes des fans «vert et blanc» qui voulaient venir en masse soutenir leur équipe et donner un véritable coup de pouce susceptible de libérer les joueurs sur le terrain et leur donner des ailes devant une grosse cylindrée comme l'Espérance qui a, de surcroît, le vent en poupe et le moral au beau fixe après sa qualification devant l'Etoile à Sousse. Le coach gabésien, Lassaâd Dridi, est le premier à mesurer et à reconnaître la difficulté de la tâche qui attend ses protégés. «Ce sera, à coup sûr, dur, très dur. La volonté qui nous anime pour rééditer l'exploit de la saison écoulée et passer en finale pourrait ne pas suffire à elle seule pour nous garantir le gain de ce match. L'adversaire est un gros calibre et impose le respect. Par contre, nous ne sommes pas encore au top en dépit d'une bonne préparation d'avant-saison et les quelques renforts apportés à l'effectif. Mais, sur un match, il y a toujours une chance de déjouer cette logique des rapports des forces en présence et de créer la surprise. Surtout que c'est un match de coupe où tout peut se produire». Est-ce du réalisme de la part d'un entraîneur qui sait de quoi il parle ou une manière intelligente d'inspirer trop de confiance à un adversaire et de le manipuler pour lui faire croire qu'il a gagné cette rencontre avant même de l'avoir jouée et le piéger? Ce qui est sûr, c'est que Lassaâd Dridi a plus d'une raison d'être prudent dans ses propos et de ne pas afficher un optimisme démesuré. Quatre joueurs-clés de son système de jeu sont hors d'état de nuire dont trois milieux de terrain. Hamza Hadda est retourné à son club d'origine le CSS et son prêt n'a pas été renouvelé. Hamza Jelassi n'est pas encore parvenu à un accord pour rempiler et le Camerounais Fabrice Onana tarde à se rétablir. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, l'attaquant Slim Mezlini, blessé à l'épaule mercredi, déclarera lui aussi forfait. L'absence de ce quatuor pèsera sans doute très lourd dans le choix d'une formation appelée à être bien équilibrée avec trois compartiments qui doivent être compacts pour contrecarrer la machine «sang et or». Surtout que le secteur défensif, dernier rempart, mais première ligne à donner de la confiance et de l'assurance, enregistrera quelques changements et nouveautés avec la titularisation probable des nouveaux recrutés Ali Msakni sur le flanc droit, Houcem Haj Mabrouk sur le côté gauche et Hachem Abbès dans l'axe aux côtés de Ali Hammami. L'entente et la complémentarité entre les joueurs de la ligne arrière pourraient faire défaut. Mais d'un autre côté, le technicien de la «Stayda» peut être rassuré par la présence du trio Ahmed Hosni-Youssef Fouzaï-Hichem Essifi, la force de frappe habituelle du SG qui peut, à elle seule, poser pas mal de problèmes aux joueurs et à la stratégie de jeu de Ammar Souyah. Et — pourquoi pas — donner au match une physionomie et une tournure autres que celles souhaitées par les supporters de l'équipe visiteuse. «Bien sûr, les exploits individuels que ce soit sur balle arrêtée ou en mouvement font partie de notre plan de jeu et constituent notre arme secrète pour tenter de désarçonner nos vis-à-vis et d'obtenir une deuxième qualification d'affilée pour la finale. C'est pourquoi il est impossible d'avancer le moindre pronostic pour l'issue de cette rencontre qui sera, à n'en point douter, indécise jusqu'au dernier coup de sifflet de l'arbitre», a conclu Lassaâd Dridi.