Premier pays de la rive sud de la Méditerranée ayant signé un accord de partenariat et de libre échange avec l'Union européenne, la Tunisie a opté pour une ouverture graduelle de son économie et une mise à niveau étudiée de son industrie. L'instauration d'une économie du savoir et la promotion de la recherche scientifique et de l'innovation technologique au service d'une industrie moderne est une priorité de la prochaine étape à même de permettre à notre pays d'accéder au rang de pays développé. Doté d'un programme présidentiel aussi ambitieux que prospectif, la Tunisie entame, sous la sage conduite du Président Ben Ali, une période cruciale en matière de modernisation de son industrie et de promotion de la recherche scientifique. L'évolution positive que connaît le secteur de la recherche scientifique et de la technologie s'explique notamment par les décisions et mesures avant-gardistes prises pour promouvoir ce secteur dont, notamment, l'augmentation des crédits alloués à la recherche scientifique qui ont atteint 1,25 % du PIB, la restructuration du système de la recherche et la tenue, une fois par an au moins, d'un Conseil ministériel consacré à l'évaluation de la marche du secteur. Par ailleurs, la création de l'Agence nationale de l'innovation et de la recherche technologique qui assume un rôle de premier plan dans la valorisation des brevets d'invention, l'établissement des liens entre les ministères de tutelle et les structures de la recherche scientifique et le renforcement de la créativité au niveau du tissu associatif s'inscrit dans cette nouvelle logique. Les efforts déployés pour consolider davantage les relations entre les centres de recherche scientifique et les entreprises économiques ne cessent d'être consolidés à travers l'orientation vers les spécialités à haute valeur ajoutée, ce qui est de nature à diversifier le tissu économique, à faciliter l'insertion des diplômés universitaires dans le marché de l'emploi et à renforcer la compétitivité de l'économie nationale. Ainsi, réunir chercheurs et industriels pour travailler ensemble dans le cadre d'un partenariat fructueux n'est pas chosé aisée. Au contraire, c'est un travail de longue haleine dont la réussite est tributaire d'un engagement ferme de toutes les parties concernées au profit d'une synergie agissante entre industriels et chercheurs. Il s'agit également de mettre en contact deux mondes qui, jusqu'à présent, ne collaborent pas beaucoup. Or cette collaboration entre chercheurs et industriels est porteuse pour l'ensemble du pays, notamment au niveau de l'innovation, la création de l'emploi qualifié et la haute valeur ajoutée. Bref, elle est de nature à favoriser un meilleur positionnement de la Tunisie en matière d'exportation et de conforter sa présence sur les marchés extérieurs. Innovation technologique De son côté, l'Etat ne ménage aucun effort en vue de promouvoir cette synergie porteuse. Rappelons qu'un Conseil ministériel, réuni en avril dernier sous la présidence du chef de l'Etat, a examiné un projet de loi portant ajout de nouvelles attributions à l'Agence de promotion de l'industrie en matière d'innovation et de développement technologiques et qui consistent notamment à encadrer les entreprises économiques, à les aider à identifier leurs besoins en matière d'innovation technologique, d'en diffuser sa culture, d'œuvrer à la valorisation des résultats de la recherche et du transfert de la technologie, outre la contribution à l'accroissement de la compétitivité et de la productivité, ainsi qu'à la création de nouvelles activités et d'entreprises innovantes. Sur cette base, l'Agence de promotion de l'industrie sera dénommée "Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation". Dans le cadre de l'orientation visant à créer des pôles de développement industriels et technologiques dans tous les gouvernorats du pays et la promotion du secteur de l'innovation et du développement technologique et suite aux réajustements introduits dans les attributions de certains départements ministériels, le Conseil a examiné un projet de loi portant transfert de la tutelle sur les établissements des pôles technologiques du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique au ministre de l'Industrie et de la Technologie, tout en gardant la tutelle administrative sur les institutions universitaires et les structures publiques de recherche au ministère chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le Conseil a également examiné un projet de loi portant amendement de la loi de 2008 relative à la création de l'Agence nationale de promotion de la recherche et de l'innovation. Le projet de loi a pour objectif de changer l'appellation de cette agence en "Agence nationale de promotion de la recherche et de la valorisation", et ce, pour conférer davantage de clarté à ses attributions et lui permettre d'assurer le rôle qui lui est imparti de manière à répondre aux orientations énoncées par le programme présidentiel "Ensemble relevons les défis", en matière de promotion de la technologie et de la valorisation de ses résultats et contribuer à réaliser les projets de recherche contractuelle en partenariat avec les entreprises économiques et les organismes nationaux. Ecopark de Borj Cédria Par ailleurs, il y a lieu de relever l'importance de la décision présidentielle de doter chaque région d'un technopôle. Espace idoine de rencontre et d'échange entre chercheurs et industriels, les technopôles permettent un transfert technologique au profit des petites et moyennes entreprises. Parmi ces espaces, citons un projet ambitieux en cours de finalisation. Il s'agit du l'Ecopark de Borj Cédria qui tend à impulser les activités scientifiques et de recherche dans divers secteurs vitaux, à l'instar des ressources hydriques, l'énergie, la biotechnologie et l'environnement et leur utilisation au service des objectifs de développement. Il comporte un espace pour la recherche renfermant un centre de recherches et des technologies de l'énergie, un centre de biotechnologie, un centre de recherches et des technologies des eaux et un centre national de recherche des sciences des matériaux. Un deuxième espace est dédié à la formation universitaire. Sans entrer dans les détails de ce projet, disons qu'il s'agit là d'un atout qui va jouer certainement un rôle majeur dans l'impulsion de l'innovation, la création mais aussi dans la promotion d'une industrie à fort contenu technologique.