Les zones ciblées par le projet dont le taux d'avancement est de près de 35% sont celles du Grand-Tunis (Tunis-Ariana-Ben Arous et La Manouba), ainsi que Kébili, Gafsa, Kasserine et Tozeur L'association «Club Mohamed-Ali de la culture ouvrière» (Acmaco) prône un nouveau modèle de développement de partenariat pour soutenir la transition démocratique en Tunisie. Ce thème était examiné récemment lors de la 23e session de l'université d'été organisée à Gammarth en collaboration avec la Fondation Friedrich Ebert et la délégation de l'Union européenne en Tunisie, en présence de plusieurs experts et spécialistes dans le domaine économique et financier. Les participants ont focalisé leurs interventions sur l'identification du nouveau modèle de développement solidaire pour définir les rôles de l'Etat et les acteurs de la société qu'ils doivent jouer. Selon M. Habib Guiza, secrétaire général de la Confédération générale tunisienne du travail (Cgtt) et directeur du projet à l'Acmaco, «l'objectif de l'université d'été était de mener une réflexion pour un nouveau modèle de développement de partenariat en impliquant l'Etat en tant que stratège, les privés et le secteur tertiaire dans le cadre d'un partenariat et d'une économie solidaire». A noter que l'économie solidaire est à la mode dans plusieurs pays européens comme la France. Le travail des trois secteurs ensemble devrait générer de nouveaux postes d'emploi dans le cadre de la transparence et de l'équité. Pas d'Etat providence Et notre interlocuteur d'ajouter : «Nous ne sommes pas favorables à un Etat providence qui fait tout ni à un néo-libéralisme comme c'est le cas actuellement. L'Etat a des devoirs précis à mener comme l'ingénierie, les orientations, le suivi et le pilotage des projets. Il doit travailler en concert avec les privés et le secteur tertiaire dans le cadre du nouveau projet proposé». Suite à un appel à candidature lancé par l'Union européenne, l'association a pu obtenir un financement de près de 850 mille dinars avec 20% d'autofinancement en vue de réaliser ce projet de développement économique de partenariat. Celui-ci vise aussi à renforcer le secteur tertiaire. Les zones ciblées sont celles du Grand-Tunis (Tunis-Ariana-Ben Arous et La Manouba), ainsi que Kébili, Gafsa, Kasserie et Tozeur. Le taux d'avancement du projet est d'environ 35%. M. Habib Guiza, qui était un dirigeant au sein de l'Ugtt, précise que «le projet consiste à créer une plateforme pour favoriser le secteur tertiaire et le travail solidaire. Une équipe de chercheurs travaille depuis quelque temps dans les zones ciblées en focalisant leurs interventions au niveau du secteur tertiaire qui englobe le secteur tertiaire informel qui sera intégré dans le secteur formel. Il s'agit de créer de nouveaux projets pour faire travailler les jeunes». Les chercheurs qui se trouvent sur le terrain vont identifier les potentialités existantes avant de formuler leur rapport dans un délai de six mois. Conclure des accords de partenariat La formation qui sera dispensée au niveau des plateformes comprendra plusieurs thèmes dont ceux ayant trait à la création des coopératives, l'accès au financement, les niches d'investissement, les créneaux porteurs. Après la formation spécifique, on va passer à la mise en place des plans de développement en collaboration avec les autorités locales pour conclure des accords de partenariat. Le projet est géré également par un comité de pilotage et un comité scientifique. L'année prochaine, les résultats de ce projet d'envergure seront connus pour la mise en place d'un système de développement de partenariat. En effet, au cours du mois d'octobre 2017, un colloque sera organisé avec la participation de près de 200 personnes pour présenter les reliquats des recherches et tous les documents élaborés. M. Guiza estime que «le projet est réalisé en toute autonomie par l'Acmaco et le bailleur de fonds n'a pas imposé des conditions particulières. Certes, un rapport financier est disponible et un administrateur ainsi qu'un commissaire aux comptes sont désignés pour gérer les ressources financières en toute transparence». L'ambition de M. Guiza est que l'on poursuive la réalisation dudit projet et surtout qu'on le généralise à toutes les zones du pays pour en tirer le meilleur profit. Il est favorable à un Etat fort mais non autoritaire, stratège et non néo-libéral pour renforcer l'économie dans le cadre de l'équité et de l'efficacité. L'Etat est appelé, selon le nouveau projet, à travailler en partenariat tripolaire efficace.