Par Samira DAMI Autrefois, la saison culturelle automnale enregistrait, sous nos cieux, un creux de la vague, notamment après la fin des festivals d'été. Mais cette année, il semble qu'il y ait du changement et de la continuité dans l'air. Et cela dans un esprit de partenariat public-privé des actions initiées. Ainsi, des événements artistiques, en tous genres, sont-ils programmés au cours de ce mois de septembre. Côté cinéma et en attendant les JCC (Journées cinématographiques de Carthage) prévues du 28 octobre au 5 novembre, plusieurs festivals sont prévus. D'abord, la 1ère édition du Festival des récits de la mer qui se tient à Haouaria du 1er au 4 septembre. Cette manifestation a pour but de mettre le cinéma et les arts visuels au service du développement durable. Films, conférences, débats et expositions de photos figurent au menu de ce festival dont l'ambition est de «réfléchir à des solutions à même de préserver la mer et ses ressources», surtout en ces temps où la pollution des mers en particulier et de la nature, en général, nuit dangereusement à l'environnement. Les 12 films programmés à Haouaria seront également projetés les 8, 9 et 10 septembre au Centre culturel international de Hammamet, ce qui constitue un plus. Place ensuite, du 6 au 12 septembre, au festival du cinéma des droits de l'homme dont le but est de promouvoir la culture cinématographique en Tunisie et de focaliser sur les droits de l'Homme en général. 13 longs-métrages et 12 courts-métrages des 4 continents (Afrique, Europe, Asie, Amérique) figurent au programme. Enfin, est prévue du 6 au 11 septembre la 2e édition du «Cinéma au musée» qui se déroulera au musée archéologique de Sousse. organisée par l'association culturelle «Afrique Méditerranée» et le centre national du cinéma et de l'image (Cnci), cette manifestation vise à montrer et faire découvrir au public des films phare inédits et restaurés en grande partie par la cinémathèque de Bologne en Italie. Pour cette édition, le programme se focalisera, notamment, sur des «images retrouvées» de la Tunisie des années 1920 à 1940 tournées par des cinéastes du nord de la Méditerranée. Il s'agit, ainsi, d'honorer la mémoire cinématographique mondiale avec la projection de films, tels «Ali Baba et les 40 voleurs» de Jacques Becker (1954), qui sera projeté en ouverture, «Pour une poignée de dollars» de Sergio Leone, «Sacco et Vanzetti» de Guiliano Montaldo et «La noire de...» d'Ousmane Sembène. Ce dernier sera projeté, le 9 septembre avec le film documentaire «Taher Cheriaâ à l'ombre du Baobab» de Mohamed Challouf, une manière de fêter le 50e anniversaire des JCC. Côté théâtre, citons notamment : «Les rencontres de théâtre de Bizerte» qui se dérouleront du 2 au 8 septembre à l'espace «Le Majestic». Six pièces de théâtre dont deux pour enfants, outre un spectacle de rue et un atelier de formation théâtrale pour les jeunes. Démocratisation de la culture «Le Festival de la lumière de Tunis», initié par des artistes d'ici et d'ailleurs, dans un esprit de bénévolat et de mécénat, est cette autre manifestation qui met, du 1er au 4 septembre, en valeur, grâce à un jeu d'ombres et de lumières, plusieurs sites de la Médina de Tunis, tels Dar Lasram, Dar Ben Achour, le Palais Khiereddine, Bir Lahjar et autres. En espérant que les mois d'octobre et de novembre seront aussi animés, notamment par les JCC et autres manifestations, dont «L'octobre musical», il est clair que les choses sont en train de changer, au plan de l'action culturelle, surtout grâce à des initiatives privées d'artistes et d'acteurs culturels lesquels sont, d'ailleurs, à encourager. Ces derniers ont compris la nécessité de s'investir et d'agir en évitant de rester les bras croisés dans l'attente d'actions par le secteur public. Ainsi, des acteurs culturels, tels Hichem Ben Ammar, promoteur entre autres de «Caravanes documentaires», Lyès Baccar, initiateur du «Festival du cinéma des droits de l'Homme», l'artiste Aymen Gharbi, diplômé de l'Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme de Tunis (Enau), initiateur du «Festival de la lumière de Tunis» ainsi que les associations culturelles dont «Afrique Méditerranée», présidée par le réalisateur Mohamed Challouf, contribuent, avec ou sans le soutien du ministère de la Culture, à la promotion des arts et de la culture et à la stimulation de la pratique culturelle, tout en sensibilisant le public des jeunes et moins jeunes à l'importance de l'art dans la cité. Enfin, le partenariat public-privé est une approche qui contribue à démocratiser la culture et à instaurer un nouveau modèle d'action et de développement culturel où les sources de financement sont diversifiées grâce notamment au mécénat et à l'implication d'entreprises privées. Voilà une orientation culturelle judicieuse à ancrer et à encourager.