Par Samira DAMI Durant la 17e édition des JTC (Journées théâtrales de Carthage), qui s'est déroulée du 16 au 24 octobre, 14 pièces de théâtre tunisiennes pour enfants ont été représentées devant un public d'élèves dans toutes les régions du pays. Plus de 200 représentations ont été données dans des écoles et des lycées. Cette initiative a permis de révéler l'engouement du public d'enfants pour le 4e art. Ce public ayant montré, grâce à une grande affluence, sa soif de culture en général. N'a-t-on pas vu, lors des JTC, des centaines d'élèves attendre patiemment devant les écoles qu'arrivent les troupes de théâtre accueillies avec des applaudissements nourris. Et c'était le cas à Bousalem, Sousse, Menzel Bourguiba et autres villes et régions du pays. Idem lors de la 26e édition des JCC (Journées cinématographiques de Carthage) qui se sont tenues du 21 au 28 novembre, puisque sur les 158.000 spectateurs qui ont fréquenté les JCC, 32.000 sont des élèves qui ont assisté à des projections de films organisées par les JCC et/ou par le ministère de l'Education et cela à travers tout le pays. Voilà qui montre, encore une fois, ce besoin profond de pratique culturelle chez les enfants et les jeunes. Mais au-delà de ces manifestations périodiques qu'en est-il de la pratique quotidienne et régulière des arts et de la culture dans les établissements scolaires et universitaires ? Le ministre de l'Education, Néji Jalloul, a annoncé que des clubs culturels artistiques et sportifs seront créés dans tous les établissements scolaires à partir du deuxième trimestre de l'année scolaire 2015-2016, avec obligation pour les élèves de s'inscrire dans l'un de ces nombreux clubs. Voilà une belle initiative qui renoue avec les activités culturelles et sportives d'antan, mais faudrait-il d'abord assurer le nombre d'enseignants nécessaires à cette action, or le personnel enseignant dans les disciplines artistiques, par exemple, est-il suffisant afin que l'ensemble des établissements scolaires puissent bénéficier de ce programme ? Il est permis d'en douter. Surtout quand on sait que plusieurs écoles et collèges sont privés de professeurs de musique, de dessin et autres. Il s'agit, donc, de mettre en œuvre toute une politique de formation d'enseignants artistiques afin de garantir le nombre nécessaire pour que tous les établissements scolaires jouissent de l'éducation artistique et culturelle de l'école à l'université. Pour une politique d'éducation artistique Pour cela, la collaboration de plusieurs ministères est nécessaire : l'éducation, l'enseignement supérieur, la culture et la jeunesse. L'éducation artistique et culturelle, par les temps qui courent, représente un enjeu majeur pour la démocratisation de la culture. Il s'agit donc d'introduire sur une large échelle l'enseignement du théâtre, de la musique, du cinéma, mais aussi de l'histoire des arts, et de lancer des ateliers de pratique artistique afin de sensibiliser les élèves et les étudiants à la création artistique et à la fréquentation des lieux culturels, entre salles de cinéma, de concert, de théâtre, de maisons de la culture, etc. Or, ce projet et ce programme ne peuvent être réalisés sans l'instauration d'une politique culturelle des établissements scolaires et universitaires, avec une infrastructure et un budget conséquents. D'où l'impérative intervention de tous les ministères concernés. Il s'agit, donc, de mettre en œuvre, sans plus tarder, cette politique d'éducation artistique et culturelle dans nos établissements scolaires et universitaires tant elle contribue et invite à la réflexion, l'ouverture d'esprit, l'enrichissement culturel et intellectuel et constitue un rempart contre tous les extrémismes.