En optant à une majorité de plus de 77% pour l'investiture du gouvernement d'union nationale, l'Assemblée des représentants du peuple s'est volontairement et pleinement engagée dans un pari majeur sur le sauvetage de la Tunisie et une véritable course contre la montre pour faire en sorte que les impératifs de légifération soient à la hauteur des urgences qui s'imposent au pays face à la profonde crise multiforme que les trois pouvoirs doivent confronter en bonne harmonie. Et, entre l'exécutif et le législatif, cette harmonie a outrepassé la simple coordination pour s'inscrire dans l'inextricable logique de la dynamique nationale de sauvetage et ses exigences de convergence démocratique, de célérité et d'efficacité. Dès le mois de juin, l'ARP, consciente de la nécessaire accélération du rythme du travail qu'imposait l'accumulation de textes législatifs à débattre aussi importants et urgents les uns que les autres, lançait l'idée d'une session parlementaire extraordinaire, idée qui va se transformer, fin août, en proposition concrète à l'initiative de 110 députés, soit la majorité absolue, alors qu'un tiers aurait suffi. En parallèle, le nouveau chef du gouvernement, à peine en poste, adressait au président de l'ARP une requête dans le même sens qui boucle la boucle, invitant les députés à faire don d'un mois de leurs vacances à la nation. Des vacances désormais studieuses au service du sauvetage du pays. Et c'est le 6 septembre qu'a donc effectivement démarré la session parlementaire exceptionnelle ou extraordinaire appelée à adopter notamment le Code de l'investissement, à amender la loi organique relative aux élections et aux référendums, à avaliser l'emprunt contracté auprès de la Bad pour financer la modernisation du secteur financier, à débattre en vue de l'adoption rapide du projet de loi numéro 66 de l'année 2016, que vient de proposer le gouvernement Chahed sous l'appellation de «loi des urgences économiques», devenu projet de loi de promotion de la croissance économique. Sans oublier le projet de loi amendant le décret-loi numéro 85 du 13 septembre 2011, relatif à la création de la Caisse des dépôts et consignations, et l'examen des propositions d'amendement du règlement intérieur de l'ARP. Cette session parlementaire extraordinaire de rattrapage qui a vu plusieurs commissions se réunir en marathon depuis le 6 septembre, débouche aujourd'hui même, et durant trois jours, sur des séances plénières devant débattre notamment du projet de Code de l'investissement en vue de son adoption définitive. Un code qui se présente comme la plaque tournante de la relance des investissements et du développement. Mais le marathon continue et les travaux des commissions devront reprendre du 20 au 24 septembre pour se conclure en séances plénières du 27 au 30 septembre pour examiner tous les autres textes prévus, mettant fin à la session parlementaire exceptionnelle qui aura ainsi accéléré l'action de l'Assemblée et apporté une importante touche de convergence et d'efficacité à l'entreprise des pouvoirs publics en matière de réactivation de l'économie pour le sauvetage du pays. Place, sans transition, début octobre, à la troisième session parlementaire ordinaire qui aura à adopter rapidement la loi de finances complémentaire pour 2016, avant de préparer, avant la date butoir légale du 10 décembre, la loi de finances pour 2017. Sans oublier qu'il faudra, entre-temps, avoir bouclé le plan de développement 2016-2020 suite aux correctifs qui lui sont introduits ces jours-ci, afin qu'il soit au rendez-vous de la conférence internationale pour l'investissement prévue les 29 et 30 novembre, sur laquelle mise le gouvernement et qui porte les espoirs de tout le pays.