«La Tunisie a besoin aujourd'hui, et plus que jamais, d'un dialogue social rénové et d'engager des réformes», précise le directeur régional de la BIT Le projet pilote Solid pour la promotion du dialogue social dans le voisinage sud de la Méditerranée est un programme de trois ans (2016-2018), lancé par l'Union méditerranéenne des confédérations d'Entreprises (Businessmed ) et parrainé par l'Union européenne, visant à encourager et à renforcer le dialogue social dans la région en démarrant par une première phase ciblant trois pays: la Tunisie, le Maroc et la Jordanie, pour s'élargir sur d'autres pays du sud de la Méditerranée dans le futur. Présenté pour la première fois en Tunisie lors d'une rencontre organisée au sein de l'Utica, en présence des chefs d'entreprise et des responsables de ressources humaines, ce projet est doté d'un budget de 3.750 millions d'euros, financé à 80% par l'Union européenne. Il est coordonné par un consortium constitué de 10 partenaires, dont la Confédération syndicale internationale, l'Institut syndical italien de la coopération et du développement, l'Association des industriels portugais, le Conseil national belge du travail, le comité économique, social et environnemental du Maroc... Selon Mme Asma Guitouni , coordinatrice du projet Solid, «des résultats tangibles sont attendus après la mise en place du programme, dont l'identification de la situation économique et sociale et des mécanismes d'institutionnalisation du dialogue social au sein des pays ciblés, le renforcement des échanges entre les partenaires et la modernisation des politiques de dialogue social dans la région du voisinage sud de la Méditerranée et au niveau de l'Union européenne». M.Hichem Elloumi, premier vice-président de l'Utica, a dû rappeler que l'augmentation excessive de la demande, l'absence de la culture du travail et de productivité et la suspension de l'activité des entreprises depuis 2011 ont «exigé la promotion de la fonction de gestion des ressources humaines au sein des entreprises. Cette fonction est devenue une des structures du système de gestion dans les secteurs public et privé. Ainsi, l'Utica a décidé de créer une structure au sein de son département baptisé ‘‘Club DRH de l'Utica'', regroupant les responsables des ressources humaines au sein des entreprises économiques adhérentes à l'Union. L'objectif est de fournir l'information, consolider les échanges d'expériences outre le renforcement des capacités professionnelles et du dialogue social». La paix sociale, la valeur du travail et la productivité, la compétitivité sont les piliers fondamentaux qui peuvent assurer la relance de l'économie nationale. « Notre responsabilité est de mener un dialogue social franc, conformément à la feuille de route de Carthage, visant à sauver notre économie, éviter le déséquilibre financier de l'Etat et des entreprises et la fuite des investisseurs. Un dialogue permettant également d'offrir l'environnement adéquat pour la création de postes d'emplois pour des milliers de jeunes chômeurs». Dans le même contexte, M.Mohamed Ali Dayahi, directeur régional du bureau international du travail (BIT), a indiqué que la Tunisie a besoin aujourd'hui et plus que jamais d'un dialogue social rénové et d'engager des réformes. «Cela nécessite beaucoup de courage de la part des partenaires sociaux. Force est de reconnaître que la Tunisie dispose d'un patrimoine précieux avec des partenaires sociaux forts, responsables et soucieux de s'engager dans le dialogue social constructif». Et d'ajouter que «l'augmentation du volume des investissements, l'amélioration de la production, la promotion de l'emploi, la réduction des inégalités et l'amélioration des conditions de vie et de travail ne trouveront de solutions viables et fiables qu'au moyen d'un dialogue social porteur et prometteur».