Ils menacent de faire grève à cause du nouveau projet de loi. Le président de la Chambre nationale syndicale des commerçants grossistes de vêtements usagés, Sahbi Maâlaoui, et le président de la Chambre syndicale nationale des importateurs-exportateurs de vêtements usagés, Fethi Bazrati, ainsi que les commerçants grossistes des vêtements d'occasion ont tenu, à la fin de la semaine, une conférence de presse, au cours de laquelle, ils ont menacé d'une grève générale. Cette grève aura lieu si les négociations échouent avec les ministères de l'Intérieur, du Commerce, des Affaires sociales et des Finances qui prévoient un nouveau projet de loi imposant l'importation de vêtements d'occasion déjà semi-triés (lors de ce semi-tri, les jouets et les chaussures et les sacs à main seront automatiquement retirés et interdits d'importation sur la Tunisie) et la création de nouvelles sociétés commerciales intermédiaires pour l'importation. Fethi Bazrati a précisé, lors de cette réunion, que cette loi permettra aux nouvelles sociétés commerciales de dominer le marché, ce qui représente, selon lui, une menace pour les sources de revenus de plus 27 sociétés et 200 mille employés. «Nous risquerons aujourd'hui de fermer nos sociétés et de nous retrouver au chômage», a-t-il annoncé. De son côté, Sahbi Maâlaoui a indiqué que cette loi bloquera l'évolution du secteur, ce qui aura des conséquences néfastes sur le prix et la qualité des produits, d'autant plus qu'environ 90% des Tunisiens achètent des vêtements d'occasion. A noter que le secteur des vêtements usagés représente 12% du marché du prêt-à-porter avec un quota estimé à dix mille cinq cents tonnes par an. A ce titre, une commission regroupant les commerçants et les sociétés importatrices sera prochainement formée pour négocier avec les ministères les possibilités de révision de cette loi et accorder aux 200 mille commerçants détaillants les autorisations (patentes...) nécessaires pour exercer leur métier légalement.