Après s'être séparés de Gérard Buscher, les responsables cabistes n'ont cessé de réclamer Youssef Zouaoui pour porter secours au CAB. Celui-ci a d'abord refusé puis est revenu sur sa décision pour accepter, en fin de compte, cette demande pressante du Tout-Bizerte. Il dévoile ici ses arguments… Un devoir avant tout ! On a toujours cru, dans l'état actuel des choses, que vous ne prendriez pas en main le CAB. Quelles sont donc les raisons qui vous ont fait changer d'avis ? Ma position reste inchangée. Je suis un entraîneur de projet. Il m'est difficile de prendre le train en marche. En se classant 4e, la saison passée, l'ambition du club nordiste était devenue plus grande. Il aurait fallu, dans une telle situation, garder le même staff technique afin de pouvoir assurer la continuité du travail entamé. J'avais un programme encore plus ambitieux sur le court et moyen terme pour l'équipe cabiste. Or, le comité directeur a signifié à Larbi qu'il n'était pas chaud à le reconduire, Mondher Kbaïer est parti ailleurs et on s'est vite empressé de contacter Buscher pour l'enrôler. J'ai toujours pensé qu'un entraîneur étranger ne pouvait pas réussir au CAB. Ainsi, tous les objectifs sont tombés à l'eau. Maintenant, si j'ai pris la décision d'entraîner l'équipe cabiste, c'est parce que le cœur a triomphé de la raison. Le CAB est mon équipe et je me dois de lui apporter mon aide jusqu'à ce qu'il soit en sécurité. Une aide dans la mesure du possible bien entendu. Justement, avez-vous signé un contrat avec le CAB? Si oui, pour combien de temps? Ce n'est pas un problème de contrat. On peut à tout moment résilier un contrat. C'est beaucoup plus qu'un contrat, il s'agit d'un devoir, d'un engagement. Je ne mets pas de limite donc. Ce sera jusqu'à ce qu'on déniche un entraîneur qui a le profil du CAB. Entretemps, on va essayer de sauvegarder l'acquis de l'exercice écoulé. La priorité est par conséquent de remettre l'équipe sur les rails. Est-ce qu'on peut avoir une idée plus précise sur le projet que vous prônez? Il s'agit d'un projet de bon sens. Il faut d'abord constituer un staff technique pour permettre un bon encadrement et assurer ainsi la stabilité dans le travail. Ensuite, il est conseillé d'accorder encore plus d'intérêt aux enfants du club. Le côté technique doit être indépendant et lié aux objectifs du club, fixés à l'avance. C'est un travail sérieux qui exige le temps qu'il faut. Ce n'est que par la suite que l'on accède à un résultat positif. Vous avez entamé notre mission lundi dernier. Quelle était l'ambiance à l'occasion de ce come-back? C'était très chaleureux ! Public et responsables de tous bords étaient là pour apporter leur soutien aux joueurs et à l'entraîneur. Cette première séance d'entraînement, qui eut lieu au stade Ahmed Bsiri en nocturne, s'est déroulée dans une très bonne ambiance. Cette charge positive permettra de booster davantage les jeunes Cabistes. Seulement, le CAB a besoin de travailler dans d'aussi bonnes conditions même quand les choses ne vont pas très bien. Il a suffi, la saison passée, que l'équipe accuse de mauvais résultats à un moment donné de la compétition pour que cette charge positive passe le relais à une autre, négative. Et pourtant, à la même période, au mois de Ramadan, l'année dernière, les Nordistes étaient euphoriques et rapidement le comportement du public a changé pour manifester son mécontentement d'une manière exagérée. Le résultat est que l'ambiance était devenue tendue, ce qui n'aide pas à évoluer. Dans de telles situations la sérénité est vivement conseillée. Que dites-vous alors aux supporters bizertins ? J'ai du respect pour le public cabiste dans toute sa diversité. J'espère être à la hauteur de la confiance que tout le monde à Bizerte a placée en moi et ne pas décevoir. Le soutien des supporters cabistes à leur équipe favorite doit être inconditionnel, notamment quand ça va mal. Le CAB renferme en son sein une pléiade de jeunes talents qui promettent et qui ont surtout une grande marge de progression. Ils pourront s'améliorer. Toutefois, il ne faut pas placer la barre très haut, il faut savoir raison garder. Une ambition excessive peut nuire à la bonne marche du club. Ce n'est pas que je ne sois pas ambitieux mais on progresse petit à petit. Il n'y a pas de mal à reconnaître ses limites, pour l'instant.