Pour le milieu "sang et or", il faut s'attendre à une réaction virulente des Algériens. Il est vrai, l'adversaire de l'Espérance n'a rien à perdre et tout à gagner. Vous passez par une période faste depuis votre arrivée à l'Espérance, ce qui vous a valu une place en sélection nationale. Est-ce une seconde jeunesse? Dieu merci. Ça se passe bien. Lorsque j'ai débarqué à l'Espérance, j'étais en manque de compétition pendant huit mois. Je savais qu'il me fallait du temps pour retrouver mes repères. Une préparation spécifique et la participation aux matches amicaux m'ont permis de retrouver le rythme. Certes, j'ai raté quatre mois, mais je suis en train de retrouver mes sensations. En m'engageant à l'Espérance, je me suis engagé aussi envers moi pour retrouver mes performances d'antan. Je crois être sur le bon chemin. L'Espérance est aussi sur le bon chemin. Avec le staff technique et le groupe actuel, nous avons les moyens d'aller le plus loin possible, notamment en Ligue des champions. Parlons de la Ligue des champions. La dernière victoire remportée face au TP Mazembé a relancé l'EST avec plus de certitudes... En Ligue des champions, chaque match a son importance. Le premier match remporté à Sétif a constitué la clé de la qualification pour les demi-finales. Nous savions que réussir notre entrée en matière nous faciliterait considérablement la tâche. La victoire remportée à Sétif nous a placés sur le bon chemin et nous a mis en confiance. En conséquence, nous avons pu rattraper le retard cumulé au Congo, en gagnant la manche retour à Radès contre le TP Mazembé. Je sens que je suis en train de revivre ce que j'ai vécu avec l'Etoile lorsque nous avons remporté la Ligue des champions après avoir réussi notre première sortie en phase des poules, au détriment de l'équipe marocaine des FAR. La rencontre de ce samedi sera plus difficile que celle de TP Mazembé. C'est un match décisif pour la qualification aux demi-finales. L'équipe de Sétif, depuis dimanche à Tunis, prend très au sérieux l'explication d'après-demain. Le fait que les Algériens soient en mauvaise posture ne va-t-il pas compliquer votre tâche? Evidemment que si l'équipe de Sétif est venue une semaine auparavant, se préparer sur place, c'est que notre adversaire met les bouchées doubles. Pour les Algériens, c'est le match de vérité. Ils savent qu'ils n'ont plus le choix. Ça passe ou ça casse. Il faut s'attendre à ce que la rage de vaincre anime nos adversaires. Pour eux, ce sera le match de la dernière chance. Ils n'ont plus rien à perdre et tout à gagner. Nous sommes concentrés sur notre sujet. Nous savons ce qui nous attend. Il faut s'attendre donc à un autre visage de l'ES Sétif... Même si nous avons un ascendant psychologique car nous avons déjà battu Sétif, on ne gagne pas un match sur le papier. Il faut se mettre à la place de l'équipe de Sétif pour anticiper la réaction de ses joueurs, samedi. Je m'attends à ce qu'ils sortent un grand match. Ce qui a fait la différence au match aller, c'était l'envie de gagner. Le contexte a changé depuis. On n'aborde pas de la même manière le premier match et celui en milieu de parcours, alors qu'on connaît sa situation au classement. Les Algériens savent que pour renouer avec l'espoir de se qualifier, une victoire s'impose à Tunis. C'est donc une équipe très engagée qui foulera la pelouse de Radès. Quels sont les atouts et les faiblesses de votre adversaire du jour? L'équipe de Sétif dispose d'un bon milieu de terrain. Leurs attaquants sont capables de faire la différence à tout moment. Par contre, ils sont prenables derrière, particulièrement l'axe de la défense. Ils ont un bon jeu collectif, notamment en milieu et en attaque. C'est un adversaire respectable à prendre très au sérieux. Quelle sera la clé de la réussite? Le meilleur scénario serait de ne pas laisser notre adversaire prendre ses repères sur le terrain. Il faut maîtriser le jeu à l'entame et à la fin de chaque période de jeu, car ce sont les moments-clés où le match peut basculer d'un côté comme de l'autre. Priver l'adversaire de ballon et d'espace. A nous de prendre le dessus dès l'entame de la rencontre et empêcher l'adversaire de développer son jeu. C'est un match à la portée si nous savons le négocier. J'espère que nous reverrons un public aussi nombreux que lors de la dernière rencontre face au TP Mazembé porter l'équipe à bout de bras. C'est marquant.