Des femmes qui, toutes, se sont distinguées dans leur domaine, qu'il soit politique, culturel, économique, social, scientifique ou associatif, sont venues de l'autre côté de la Méditerranée rencontrer des femmes d'ici pour partager un vécu, témoigner d'un savoir, transmettre un pouvoir, établir un échange, construire un avenir commun. Femmes, je vous aime, pour votre courage, votre instinct de vie et de survie, la justesse de vos choix, la fulgurance de votre sens des priorités. Je vous aime pour la conscience de votre pouvoir, le bon usage que vous savez en faire, votre sens de la solidarité féminine, la préscience des dangers et le front que vous savez leur opposer. Je vous aime encore pour votre amour des autres, votre famille, votre pays, votre patrie, votre genre, pour votre abnégation, votre refus de l'égoïsme, du sectarisme, des frontières, des barrières, du rejet d'autrui au nom de la différence. Je vous aime enfin pour votre force tranquille, votre sagesse antique, votre sang-froid et votre cœur chaud. Ce n'est pas en ces termes que le premier ministre Youssef Chahed et le premier ministre Jean-Pierre Raffarin ont inauguré les débats de cette première université d'automne des femmes tunisiennes et françaises,qui s'est tenue le 30 septembre dernier, à l'Acropolium de Carthage, mais nous, nous sommes persuadées qu'au fond du cœur, avec leur langage plus policé, plus politiquement correct, c'est exactement ce qu'ils voulaient dire. Et que cette université d'automne réunie autour du thème : « La réussite au féminin » aurait bien mérité d'être appelée « le printemps des femmes ». Un vrai printemps porteur de promesses, non pas utopiques ou oniriques, mais de vraies promesses faites par des femmes de parole et d'expérience. Des femmes venues de l'autre côté de la Méditerranée rencontrer des femmes d'ici pour partager un vécu, témoigner d'un savoir, transmettre un pouvoir, établir un échange, construire un avenir commun. Des femmes qui, toutes, se sont distinguées dans leur domaine, qu'il soit politique, culturel, économique, social, scientifique ou associatif. Des femmes qui, d'ici et de là-bas, savent que la Méditerranée est faite pour unir et non séparer, et que le message que portent les vagues d'une rive à l'autre doit être un message de paix, d'amitié, de coopération, de solidarité. Hormis cela, point de salut, l'Histoire l'a prouvé, le présent ne cesse de le confirmer. Ces assises des femmes, qui se déroulaient, joli symbole, sur la colline de la reine Elyssa, fondatrice de civilisation, dans l'ancienne cathédrale de Saint-Louis, dont la légende dit qu'il ne mourut pas de la peste, mais devint Sidi Bou Saïd, seront, on nous le promet, pérennes et régulières. Sera-t-il possible de réunir à nouveau un panel aussi brillant, aussi porteur, de trouver des témoignages de succès aussi lumineux, sera-t-il possible d'atteindre un tel niveau d'excellence que celui de ces débats qui rythmèrent cette journée? Certes oui, les organisatrices, Catherine Dumas, pour le think tank français FDS (Femmes, Débats et Société), et Donia Kaouach, la toute jeune et brillante fondatrice de Tunisiennes Fières, le think tank tunisien hôte de l'évènement, en sont persuadées : le vivier de compétences tunisiennes et françaises est illimité, les liens d'amitiés séculaires et sans cesse renforcés, la jeunesse des intervenantes tunisiennes, la maturité des compétences françaises porteuses d'un avenir fécond.