L'équivalence des licences CAF pose problème pour les entraîneurs tunisiens établis dans le Golfe. Le sujet a fini par constituer une hantise pour les techniciens du pays partis exercer en Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis, au Qatar, au Bahreïn... A croire qu'ils n'ont jamais passé ni leurs diplômes de premier, deuxième ou troisième degré, ni les fameuses sessions d'équivalence CAF permettant de passer au crible de l'instance faîtière du football continental les diplômes. Longtemps, les licences CAF «A», «B» et «C» étaient considérées presque au rabais par l'AFC( la confédération asiatique) dont relèvent les clubs du Golfe. Peut-être parce que cette dernière avait entamé le processus d'équivalence bien avant son homologue africaine. «Il y a des gens dans le Golfe qui soutiennent que le niveau des techniciens titulaires des licences CAF est inférieur à celui de ceux en possession de leurs homologues asiatiques», déplorent les «ambassadeurs» du cadre technique national dans ces pays. Et cela rejaillit sur leurs contrats et sur l'estime qu'ils peuvent avoir auprès de leurs dirigeants. Heureusement que la CAF est intervenue auprès de son homologue asiatique par le biais du directeur du développement quand bien même certaines fédérations du Golfe se montrent moins exigeantes que d'autres vis-à-vis de la valeur des diplômes (le cas de la «fédé» saoudienne par rapport à celle koweïtienne). De plus, la fédération internationale (Fifa) reconnaît parfaitement les diplômes de la CAF. «Tant qu'ils exercent, les entraîneurs tunisiens ne se soucient parfois guère de l'équivalence de leurs diplômes, de peur de perdre leur emploi là-bas, observe le directeur technique national adjoint, Sghaïer Zouita. Ils sont en concurrence avec les techniciens égyptiens. En rentrant en juin ou juillet en Tunisie passer les examens d'équivalence, ils restent la main sur le cœur, sans aucune garantie pour la suite de leur carrière là-bas. Voilà pourquoi nous projetons d'aller organiser au Golfe des sessions d'équivalence qui ne prennent pas plus de trois jours». La direction technique nationale projette d'organiser en 2017 les licences «pros». D'habitude, cela se passe en Egypte ou au Cameroun, et cela fait belle lurette que la Tunisie n'a pas eu cette chance.