AL QODS OCCUPEE (Reuters) — Un homme présenté par les Emirats Arabes Unis comme l'un des 11 Européens impliqués dans la mort suspecte le mois dernier à Dubaï d'un chef du Hamas s'est déclaré surpris hier par sa mise en cause. Melvyn Adam Mildiner, un Britannique résidant en Israël où il travaille comme rédacteur technique, s'est dit "furieux, bouleversé et apeuré" de voir son nom livré en pâture par la presse israélienne, qui a reproduit la liste des Européens mis en cause par les Emirats. Mahmoud Al Mabhouh, un responsable militaire du Hamas, a été retrouvé mort en janvier dans un palace de Dubaï. Le groupe palestinien accuse Israël de l'avoir assassiné, une hypothèse que les autorités judiciaires émiraties n'excluent pas. Elles ont lancé des mandats d'arrêt internationaux pour assassinat à l'encontre des 11 suspects, dont une femme, qui étaient porteurs de passeports britanniques, irlandais, allemands et français. A Dublin et Londres, des responsables ont jugé que, sur la foi des informations parues dans la presse, les passeports n'étaient pas authentiques. Mildiner, qui habite près d'Al qods, a déclaré qu'il n'avait rien à voir dans cette affaire et qu'il n'avait pas mis les pieds à Dubaï. "Je réfléchis à ce que je peux faire pour mettre les choses au clair et laver ma réputation", a-t-il dit. Des précédents La photo du dénommé "Melvyn Adam Mildiner" distribuée par les autorités de Dubaï ne correspond pas à celle que l'intéressé affiche sur sa page du réseau social Twitter, bien qu'il y ait un vague air de ressemblance. "Ce n'est pas moi. Regardez, ce n'est pas moi. J'ai mon passeport. Il est chez moi, avec les passeports du reste de ma famille et il n'y a pas de tampon de Dubaï dessus parce que je ne suis jamais allé à Dubaï", a-t-il assuré. Israël n'a fait aucun commentaire sur les accusations lui attribuant la paternité de la mort de Mabhouh, mais, de source proche de la sécurité, on souligne que celui-ci jouait un rôle important dans l'infiltration à Gaza d'armes financées par l'Iran, ce que le Hamas confirme. Ce ne serait pas la première fois que des agents israéliens assassinent ou tentent d'assassiner des adversaires à l'étranger. Ainsi, en 1997, des agents du Mossad porteurs de passeports canadiens avaient tenté d'assassiner le chef du Hamas, Khaled Méchaal, dans une rue d'Amman. Un des agents avait emprunté le nom d'un Canadien installé en Israël, qui a affirmé qu'on avait utilisé son patronyme à son insu. En 2005, Israël avait dû formuler des excuses à la Nouvelle-Zélande lorsque deux de ses agents avaient été arrêtés pour avoir obtenu illégalement des passeports néo-zélandais. En 1987, la Grande-Bretagne avait protesté auprès d'Israël pour avoir fait un usage douteux de faux passeports britanniques et elle avait obtenu la promesse que ces faits ne se reproduiraient pas. A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré ne pas pouvoir confirmer l'authenticité du passeport français utilisé par un des suspects de Dubaï.