Les foudres des supporters se sont abattues sur le technicien de l'Espérance, tenu pour responsable de la contre-performance face au CSHL, mais soutenu par le président de l'EST. Les supporters ont la mémoire courte. Il suffit d'un semi-échec pour qu'un entraîneur devienne la cible du public. Pour le cas de Ammar Souayah, c'est une toute autre histoire. Avant même d'atterrir au Parc B, il a dû faire face à un veto de la part d'une frange des supporters qui ne voient pas en lui l'homme de la situation, l'entraîneur capable de redorer le blason de l'équipe. Après une première saison mi-figue mi-raisin et alors que tous les indicateurs convergeaient vers son licenciement, Ammar Souayah a été reconduit au début de l'été par Hamdi Meddeb, au moment où l'on s'y attendait le moins. Mieux : le président de l'Espérance s'est occupé en personne des recrutements et les renforts furent de taille : six joueurs confirmés, à savoir Moncer, Sassi, Zaâbia, Ben Mohamed, Belkaroui et Badri ont débarqué. Puis, la confiance renouvelée en Souayah par Hamdi Meddeb a porté ses fruits avec une consécration en Coupe de Tunisie. Ce cycle positif a installé la sérénité et l'accalmie. Mais pas pour longtemps. «Le frère ennemi» Dimanche dernier, la tension était visible sur les gradins du stade de Radès. Les supporters étaient déjà furieux à la mi-temps. Le technicien «sang et or» a eu droit à quelques remontrances, sorte de vindicte populaire dont l'évitement lui a été difficile. Bref, le match nul concédé face au CSHL a relancé l'épineux débat sur les choix de Ammar Souayah. Certains lui reprochent d'avoir titularisé Coulibaly laissant Ferjani Sassi sur le banc. Et le fait que l'équipe ait mieux carburé en deuxième mi-temps après l'entrée de Sassi a conforté les détracteurs de Souayah dans leurs idées. Une chose est sûre : Ammar Souayah a perdu son duel face à Kamel Zouaghi. Le coach hammam-lifois a réussi à fermer toutes les issues et l'attaque espérantiste est demeurée stérile malgré toute la bonne volonté de Khénissi et ses camarades. A l'occasion de la prochaine sortie de l'EST, Souayah affrontera une vieille connaissance, Skander Kasri, qui fut son assistant la saison dernière. Quand on sait que les deux techniciens ne sont pas quittés en bons termes, la confrontation de demain s'annonce «musclée». Pour Skander Kasri, en particulier. Pour rappel, dans les coulisses du Parc B, on racontait à la fin de la saison écoulée que Kasri ambitionnait de prendre en main l'EST. D'où l'antagonisme annoncé pour la prochaine explication entre les deux techniciens. Notons, aussi, que les rapports entre Ammar Souayah et ses deux ex-assistants, Skander Kasri et Khaled Mouelhi, n'étaient pas au beau fixe à la fin de l'exercice précédent. Une tension palpable lors du match retour du championnat entre l'EST et l'Etoile. Maintenant, les deux assistants d'hier sont devenus les adversaires d'aujourd'hui. Avec une victoire, deux matches nuls et une défaite, Kasri et l'Avenir Sportif de Gabès se positionnent à la quatrième place au classement. Le prochain adversaire de l'Espérance cherchera à confirmer sa bonne santé après le point précieux obtenu lors du derby gabésien la semaine dernière. C'est dire que la mission de Souayah ne sera pas de tout repos à Gabès. Un autre match nul pourrait lui être fatal. Dans les coulisses, on murmure déjà que la rencontre face à l'Avenir de Gabès sera le match de la dernière chance pour Ammar Souayah, en place depuis plus d'un an, et qui a sous la main le meilleur effectif du championnat.