L'ex-dernier rempart de la Tunisie est un adepte des joueurs qui jouent et qui ne s'illustrent pas seulement par intermittence via des bribes de matchs disputés. ‘'Ecoutez, je ne veux pas jouer les oiseaux de mauvais augure ,mais je reste tout de même réservé. J'ai des convictions à ce sujet et je ne m'en éloigne pas. Je pense tout d'abord que les autochtones n'ont rien à envier aux expatriés. Rappelez-vous en 1996 quand nous avons atteint la finale de la CAN à Johannesburg en Afrique du Sud. Mis à part Adel Sellimi, parti par la suite à Nantes, et Zoubeir Baya à Fribourg, Kasperczcak a puisé dans le vivier local. Les résultats ne se sont pas faire attendre. Travail par étapes en dégageant un noyau dur. Mise en place d'un cachet propre, d'un fond de jeu selon les qualités et les spécificités des joueurs sous la main. Puis, enfin, une meilleure exploitation du potentiel avec des corrections touche par touche, à l'approche des échéances. En ces temps-là, Henry Kasperczak a lancé de nombreux jeunes, à l'instar de Kaïs Ghodhbane, Imed Ben Younès, Mehdi Ben Slimane, Ferid Chouchane, Mounir Boukadida, Khaled Badra, Sofian Fekih ou Riadh Bouazizi aux côtés de joueurs confirmés, tels que Hédi Berrekhissa, Abdelkader Belhassen, Skander Souayah, Tarek Thabet et Sami Trabelsi. Il a gagné son pari car il a travaillé selon un agenda détaillé et progressif selon les objectifs tracés. Une ossature qui vit bien ensemble, une cohésion de groupe et une alchimie qui en découle, c'est plus important en football que tout autre paramètre de jeu. Même l'équipe olympique, qui a participé aux Jeux olympiques de 1996 (sous la direction de Kasperczak), avec neuf joueurs de la sélection nationale A, a tout de même fait match nul face à l'équipe d'Argentine Olympique. Ce qui n'est pas peu. «Seul Harbaoui est au-dessus du lot des expatriés» «Bref, ce qui m'interpelle est en rapport avec une certaine préférence envers les expatriés. Personne ne doute de leur capacité à relever le défi. Mais, moi, je suis un fervent adepte des joueurs qui jouent et qui ne s'illustrent pas seulement par intermittence via des bribes de matchs». Par cette remarque, Chokri El Ouaer fait sûrement référence aux Khazri, Wael Larbi, Larry Azouni, Naim Selliti, Syam Ben Youssef, Bilel Mohsni, Ali Mâaloul, Abdennour, Ben Htira, Ben Khemiss et Mohamed Ali Yâakoubi. D'ailleurs, volet expatriés, notre interlocuteur ne mâche pas ses mots: «Seul Hamdi Harbaoui est titulaire en puissance. Pour moi. c'est un compétiteur-né et un athlète endurant et régulier. Cependant, je suis optimiste mais mon optimisme est mesuré pour la prochaine campagne de la phase finale de la CAN où nous affronterons du lourd, même si tout le monde parmi les qualifiés à la phase finale est logé à la même enseigne. Je dirais même que relativement parlant, la Tunisie a été mieux servie. Surtout ne dites pas que je suis sévère ou partisan de tel ou untel. Quand il s'agit de porter un jugement sur la sélection, il n'y a pas de clientélisme ou de complaisance qui vaille. Il faut parler vrai et tantôt critiquer de manière constructive. C'est ma philosophie et mon approche de la situation».