Kasperczak veut bâtir son équipe en privilégiant le métier des expatriés. Faut-il surestimer les Eperviers, adversaires des Aigles de Carthage vendredi prochain à Monastir, et le mardi d'après à Lomé ? Il y a lieu, en effet, de se demander ce que vaut le Togo sans son chef de file, Emmanuel Adebayor qui a décliné la convocation lancée par l'entraîneur Sainfiet sur fond de malentendus et de ressentiments. A l'heure de reprendre son parcours qualificatif à la Coupe d'Afrique des nations, l'équipe de Tunisie doit en fait se soucier de ses propres faiblesses afin d'y remédier. Notamment ses carences offensives qui l'avaient empêchée d'inscrire le moindre but à Monrovia, sous une pluie battante quand elle a été battue (0-1). Bien entendu, il ne faut pas trop compter sur les Togolais pour témoigner d'autant de largesses et de naïveté que l'avaient fait les Djiboutiens, laminés à Radès (8-1) pour l'ouverture de la campagne menant à «Gabon 2017», s'agissant du bonnet d'âne du groupe. Les hommes de Henry Kasperczak accusent un retard à l'allumage : deuxième derrière le Togo qui a fait le plein, ils n'ont pas droit à l'erreur s'ils veulent composter le billet d'une qualification directe. Les enseignements du dernier Championnat d'Afrique des nations, réservé aux joueurs locaux, où la Tunisie était sortie au stade des quarts de finale des mains du Mali vont immanquablement ouvrir les yeux du coach national sur la qualité très moyenne et pas suffisamment compétitive du cru local. En convoquant pour la première fois un trio de joueurs expatriés composé de Mohamed Wael Larbi, Anis Badri et Larry Azouni, il confirme sa propension à s'appuyer prioritairement sur les joueurs exerçant en Europe au détriment de la cuvée militant au sein de la Ligue 1 tunisienne. Le casse-tête de la défense Au fond, l'apport des expatriés est incontestable au niveau de la maîtrise des situations les plus compliquées. C'est ainsi que la défense a grandement besoin de la présence d'Aymen Abdennour, quand bien même ne serait-il pas un titulaire à part entière à Valence. Tout comme celle de Syam Ben Youssef qui complètera l'axe défensif. D'ailleurs, le secteur défensif n'arrête pas de donner des soucis au staff technique. Depuis une bonne quinzaine de rencontres — à une exception près — il ne se passe pas un seul match sans que les Aigles ne prennent au moins un but. La preuve que ce qui faisait jadis la force du team national s'est transformé depuis le mandat du Belge Georges Leekens en talon d'Achille. Mieux que quiconque, Kasperczak sait pertinemment que la réussite passe par le nécessaire équilibre à trouver et par un maximum de rigueur. Toutes qualités qui ont manqué à ses hommes depuis son retour aux affaires du Club Tunisie.