Le Dr Bahaa Eddine Rabai, vice-président de l'Organisation tunisienne des jeunes médecins, a annoncé ce mercredi 5 février 2025 que l'organisation a pris la décision d'appeler à l'arrêt du travail par mesure de précaution au service de radiologie de l'hôpital Taher Safar de Mahdia. Lors de son passage sur Express Fm, il a exposé plusieurs problématiques au sein de ce service, telles que la présence de médecins résidents sans encadrement par des professeurs hospitaliers, l'absence de la cheffe de service, en congé de travail, et la dégradation des équipements médicaux, comme il l'a précisé. Le Dr Rabai a aussi souligné que ces défaillances risquent de compromettre la vie des patients et de les priver de soins de qualité. Il a ajouté que cela impacte également la formation des médecins résidents dans cette spécialité, les exposant à des erreurs graves en raison du manque de supervision des professeurs hospitaliers. « Cette situation dépasse les cadres légaux en vigueur et pourrait exposer nos collègues à des poursuites judiciaires en vertu de la législation sur la responsabilité médicale », a-t-il averti. Pour garantir la prise en charge des urgences, le vice-président de l'organisation a précisé qu'il a été décidé d'assurer les gardes sous la supervision de Shiraz Hafsa, cheffe du service de radiologie de l'hôpital de Monastir. Cependant, l'arrêt des gardes du matin à l'hôpital Taher Sfar de Mahdia se poursuivra jusqu'à nouvel ordre. Il a également précisé qu'une réunion de travail est prévue dans les jours à venir pour étudier la possibilité de renforcer le service de radiologie de l'hôpital Taher Safar avec des professionnels du secteur universitaire, ainsi que pour rétablir les services d'imagerie par résonance magnétique (IRM) et améliorer les conditions de travail. Le Dr Rabai a attribué en partie ce manque de personnel médical à l'émigration des médecins, soulignant le faible salaire des jeunes médecins. Il a précisé que l'heure de travail pour les gardes est rémunérée à seulement 1 100 millimes, et que deux tiers des hôpitaux publics ne rémunèrent pas ces heures supplémentaires. Il a également évoqué la problématique des longues heures de travail, qui peuvent atteindre 100 heures par semaine, alors que la législation impose une durée maximale de 48 heures par semaine. En outre, il a dénoncé la violence à laquelle sont confrontés les médecins dans les hôpitaux publics. Enfin, le Dr Rabai a révélé que 90 % des jeunes médecins envisagent l'émigration, une situation qui souligne l'urgence d'une réforme profonde du secteur de la santé en Tunisie.