La thérapie Kiko Martinez remettra-t-elle les Cigognes sur la voie du salut? Le bureau béjaois joue gros... Le bureau nordiste a longtemps résisté avant de céder à la pression. Durant la trêve, il a courageusement ramé à contre-courant des caprices et instincts des supporters qui appelaient depuis au départ de Lotfi Sebti. Les Cigognes restaient alors sur trois défaites consécutives, mais le comité de Mohamed Ibrahimi trouvait toujours des circonstances atténuantes à l'entraîneur qui avait assuré, le 3 juin dernier, la promotion en Ligue 1. Toutes ces circonstances-là n'ont pas pourtant changé. Jugez-en par vous-mêmes : — La patience des joueurs n'est toujours pas satisfaite. Depuis le mois de juillet dernier, ils n'ont perçu ni salaires ni primes. Les caisses sont, en effet, à sec comme l'illustre le sit-in dernièrement mis sur pied par toutes les parties prenantes à la vie du club pour sensibiliser les autorités sur le devoir de venir en aide à l'OB — Les dernières recrues qui concernent les joueurs les plus importants et les plus expérimentés (Samah Derbali, Hassène Harbaoui, Alaâ Abbès et Mohamed Ali Ben Salem, notamment) ne furent qualifiées qu'après la trêve. D'ailleurs, un joueur comme Derbali sera décisif dans la victoire de la 4e journée devant l'ASM. Que le bilan béjaois soit aussi médiocre au bout de la 5e journée (quatre défaites et une victoire, la 7e et avant-dernière place du groupe «B» avec 3 points, la défense la plus faible du lot et le plus mauvais goal-difference) tient entre autres à la qualité nettement plus relevée de cette poule «B», comparaison faite avec l'autre, et au calendrier qui propose trois équipes au-dessus du lot devant lesquelles l'OB n'a pas pris le moindre point : l'EST, le CA et l'ESM à Métlaoui. Un bilan négatif En tout cas, le président Ibrahimi pointe du doigt le bilan sportif venu se greffer sur la grogne des fans, qui justifie à ses yeux l'éviction de Sebti et de l'ensemble de son staff composé de ses assistants Abdelmonem Derbali et Nabil Bechaouch. Il écarte, par ailleurs, d'un revers de la main les soupçons concernant la nomination du Franco-Espagnol Joachim Lopez Martinez, dit «Kiko», en avançant l'argument que le technicien de 45 ans connaît parfaitement le foot tunisien, et plus particulièrement l'OB par l'entremise de la télévision. D'ailleurs, son agent Ghassen Makhlouf le décrit comme étant un jeune entraîneur très ambitieux que le nouveau challenge proposé en Tunisie passionne énormément. Assisté par Hafedh Guitouni, il va profiter de la prochaine trêve pour tenter de rectifier le tir. Toujours est-il qu'un sévère examen l'attend dès samedi prochain sur la pelouse du Club Sportif d'Hammam-Lif. Son CV n'est pas à proprement parler pour soulever l'enthousiasme, s'agissant d'un technicien qui a fait l'essentiel de sa carrière soit avec les catégories des jeunes (au Real, au Bahreïn...), soit dans les divisions inférieures en Espagne (dont Alicante CF). Mais on connaît des techniciens qui savent vite s'intégrer dans des univers qui leur sont totalement étrangers et, servis par la chance, qui apportent une nouvelle dynamique. Le fameux choc psychologique transformera-t-il les Cigognes malgré de gros handicaps structurels (un effectif pléthorique, mais de qualité très moyenne) ? Wait and see...