commerciales multilatérales en débat La Tunisie s'est fixé pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs (énergie, procédés industriels, agriculture, déchets, forêts et autres utilisations des terres) de manière à baisser son intensité carbone en 2030 de 13% par rapport à l'année de base 2010. La Commission économique pour l'Afrique, la chaire OMC de l'Université Mohamed-V et le Laboratoire d'économie appliquée au développement (Lead) de l'Université de Toulon organisent pendant trois jours, jusqu'au 30 octobre courant à Rabat, un colloque sur le thème «Commerce, investissement et développement durable». Cette rencontre réunira les chercheurs de la région méditerranéenne et d'Afrique subsaharienne autour de problématiques liées au développement durable dans leurs pays. Ils se pencheront sur l'interaction entre commerce, investissement et développement durable et en examinant cette relation à travers plusieurs dimensions dont l'économie verte comme niche de croissance, le changement climatique et la mobilité des biens et des personnes, le commerce des biens et des services environnementaux, ou encore le lien entre financement, investissement et développement durable. Cette rencontre, à laquelle participe la Tunisie, sera ainsi l'occasion de s'interroger sur la capacité des pays en voie de développement de respecter les engagements internationaux sur l'environnement et le développement durable dans leurs diverses dimensions. Une attention particulière sera accordée à l'accès à des services publics de qualité, l'inclusion économique des femmes, la hausse de la productivité en milieu rural où se situent souvent les poches de pauvreté, un meilleur accès aux services financiers ou encore des systèmes de protection sociale répondant aux besoins des plus vulnérables. Les participants analyseront également les enjeux des négociations commerciales multilatérales en rapport avec les changements climatiques et le développement durable, ils examineront, par ailleurs, les engagements internationaux des pays en développement à l'aune de leurs besoins économiques et sociaux. En matière de changement climatique, les gouvernements ont soumis, après l'Accord de Paris lors de la conférence internationale sur le climat COP 21 fin 2015, leurs propres objectifs de réduction des émissions appelées Contributions déterminées au niveau national (NDC). Les Etats africains et sud-méditerranéens, «même si leur niveau de développement laisse entrevoir encore la nécessité de faire d'importants progrès, notamment en termes d'industrialisation, ne sont pas restés à l'écart de cette dynamique mondiale». La Tunisie, en l'occurrence, s'est fixée pour objectif de réduire, au titre de son Indc, ses émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs ( énergie, procédés industriels, agriculture, déchets, forêts et autres utilisations des terres) de manière à baisser son intensité carbone en 2030 de 13% par rapport à l'année de base 2010. Même si les contributions annoncées par les pays ne sont que des engagements volontaires, et même s'ils n'entreront en vigueur qu'en 2020, «des voix s'élèvent déjà pour s'interroger sur le coût de la mise en œuvre de l'Accord de Paris et sur son impact sur le développement de l'Afrique et de la rive sud-méditerranéenne. L'on s'interroge également sur la capacité de financement des pays en voie de développement qui essaient de concilier leur développement économique et social avec la protection de l'environnement et sur leur capacité de respecter les engagements internationaux sur l'environnement et le développement durable dans leurs diverses acceptations (économique, sociale et écologique)». L'Afrique semble être prête à se trouver une nouvelle voie d'industrialisation plus verte et inclusive. L'évolution des infrastructures et des technologies en énergie renouvelable au cours de la dernière décennie offre une excellente occasion de réduire les émissions de carbone de l'industrialisation en Afrique.