Seuls troisièmes au classement de leur groupe au terme de la 6e journée, les Gabésiens ont retrouvé moral, sourire et confiance pour le reste du parcours. Après leur victoire sur l'ESM, les Gabésiens se sont hissés à la troisième place qu'ils convoitaient tant et l'occupent désormais seuls au terme de la 6e journée avec 11 points, à un petit point de l'Espérance, et à deux du premier du groupe, le Club Africain. En six matches, avec trois succès, deux matches nuls et une défaite, le bilan est plus que satisfaisant. «Cette troisième place qui mène au play-off, c'est notre principal objectif et nous ne l'avons pas d'ailleurs caché dès le départ, confie Lassaâd Dridi. Après le nul malheureux devant l'ASG, cet objectif était un peu éloigné, et le bateau a failli chavirer. Heureusement pour nous que le succès probant devant le CA a très vite permis de redresser la situation et remis les pendules à l'heure. Il ne nous restait plus qu'à venir à bout de notre concurrent direct le plus sérieux pour cette troisième place, l'ESM. Nous y sommes arrivés en livrant un match de grande qualité face à un adversaire de haut niveau. C'était la rencontre-clé pour nous dans cette première phase du championnat, et le fait de l'avoir bien négociée et gérée montre bien que le SG possède un potentiel technique et humain d'une équipe du haut du tableau. Jouer pour assurer uniquement sa survie en Ligue 1, c'est fini une fois pour toutes et, maintenant, on est en plein droit de viser haut». La leçon du derby Si Lassaâd Dridi et ses joueurs ont réussi à remporter ce match à six points de grande importance contre les protégés de Mohamed Kouki, c'est grâce en premier lieu à leur bonne gestion des 90 minutes de jeu, qui a démontré qu'ils ont tiré pas mal d'enseignements majeurs du nul concédé et des deux points gâchés à la toute dernière minute devant le «Carrelage» qui ont failli remettre en question, pour ne pas dire flanquer par terre, toutes leurs ambitions de départ. La stratégie de cette rencontre capitale contre les hommes du Bassin minier était la suivante : entamer la première période à la vitesse grand «V», intimider suffisamment l'adversaire et prendre un réel ascendant psychologique sur lui et l'avantage au score, aborder et gérer la deuxième mi-temps avec le moins de pression et le plus de décontraction et de sérénité. Le plan a marché et fonctionné comme Lassaâd Dridi l'a voulu, en tout cas espéré. Alors que l'on s'attendait à ce que le coach de la «Stayda» laisse Hichem Essifi comme joker de la deuxième période et aligne Ahmed Hosni d'entrée, il fait l'inverse et titularise Chédly Ghrab sur le couloir gauche de l'attaque et Dramé Michailou sur le couloir opposé en les autorisant à permuter sur les deux flancs. Résultat : vingt-cinq minutes de domination territoriale, un jeu fluide et séduisant et pas mal d'occasions de but créées. Pendant une demi-heure de jeu, l'ESM n'y a vu que du feu, et Mohamed Kouki a été surpris par ce raz de marée rageur des locaux. Il faut dire qu'il porte lui aussi une part de responsabilité dans cette physionomie de la première mi-temps en optant carrément pour l'attentisme et une défense hyper-renforcée et en gardant tout son arsenal offensif pour la deuxième période. Son plan a failli réussir, mais le but de Dramé Michailou à la 45e minute l'a déjoué in extremis. L'entrée après la pause des trois fers de lance de son compartiment offensif, Khaled Gharsallaoui, Foued Khraïfi et Mohamed Ali Ben Hammouda, tout en sortant son équipe de sa torpeur au niveau de l'animation offensive, n'a pas changé la donne, surtout que les Gabésiens ont pris toutes leurs précautions pour défendre et conserver cette avance, à défaut de la consolider. Lassaâd Dridi a répondu du tac au tac à son vis-à-vis en faisant entrer trois joueurs physiquement frais: deux milieux défensifs, Aymen Kthiri et Fabrice Onana, pour bloquer les issues et barricader l'entrejeu, et un attaquant de percussion, Ahmed Hosni, pour maintenir le danger dans le camp des visiteurs... Avec un Slim Rebaï au meilleur de sa forme dans les buts, il était trop tard et quasi impossible pour l'ESM de revenir dans le match. Au coup de sifflet final de M.Nasrallah Jaouadi, Mohamed Kouki n'a pu que constater les dégâts et se mordre un peu les doigts d'avoir attendu jusqu'à la deuxième mi-temps pour entrer réellement dans le match. Sans résultat.