75,4% des femmes ont été victimes au moins une fois dans leur vie de harcèlement dans un espace public. Qui, parmi les femmes tunisiennes, n'a pas été victime, au moins une fois dans sa vie, d'une mauvaise drague en pleine rue, d'une agression verbale dans les moyens de transport publics ?... Ce phénomène, très répandu, en Tunisie mais aussi dans le monde, gagne de plus en plus de l'ampleur de nos jours. Une campagne de sensibilisation contre le harcèlement sexuel dans les espaces publics vient d'être lancée récemment sur les réseaux sociaux. Elle se concrétisera, aujourd'hui, lors d'une conférence-débat qui s'articulera autour du rôle de la loi organique et au cours de laquelle les résultats d'une micro-étude de terrain sur le thème du harcèlement sexuel dans l'espace public seront présentés. Cette campagne internationale est organisée par les associations Atfd, Waai, Mawjoudin, Chouf et Chams, en collaboration avec Csbr (Coalitions pour les droits sexuels et corporels dans les sociétés musulmanes) et l'appui de Henrich Boll. En effet, on estime actuellement, en Tunisie, à 78,1%, les femmes qui ont été victimes de harcèlement sexuel dans les espaces publics. La violence infligée aux femmes demeure un fléau social très répandu, non seulement en Tunisie, mais partout dans le monde. D'ailleurs, selon une étude menée en 2003 et publiée en 2004, faite en Allemagne, on estime que 37% des femmes ont déjà vécu une violence physique ou sexuelle à un moment donné de leur vie, ce qui veut dire qu'une femme sur sept a subi au moins une fois dans sa vie un acte de violence. En Tunisie, la situation est presque similaire, car une étude récente a démontré que 53,7% de femmes appartenant à toutes les tranches d'âge et à toutes les catégories sociales n'ont pas échappé à ce phénomène. La campagne de sensibilisation contre le harcèlement sexuel dans les espaces publics, qui a pour slogan « Ma ntabasschi rassi, nifdhah el kasi » (Je ne baisse pas la tête et je fais un scandale), sera une occasion pour sensibiliser et encourager les femmes victimes de harcèlement dans les espaces publics à porter plainte. Le projet de loi sur le sujet sera soumis à l'étude avant d'être adopté par l'Assemblée des représentants du peuple.