Il a fallu qu'une fillette de 3 ans ait été violée par un gardien dans un jardin d'enfants et qu'un groupe de collégiennes de moins de 15 ans aient été harcelées sexuellement par un surveillant dans un collège, pour que le silence soit brisé et que les tabous soient tombés. En effet, des cas de viols et de harcèlement sexuel ont toujours été perpétrés dans nos institutions scolaires, mais passaient souvent sous silence, de peur du scandale ou de représailles. Et le fait qu'on n'en parlait pas ou qu'on n'osait pas en parler n'excluait pas l'existence de tant de victimes qui ont subi de tels actes lors de leur enfance ou durant leur scolarité dont certaines vivent encore traumatisées sous l'effet du choc, sans oublier les souffrances que leurs familles ont dû endurer. Des parents affolés, et pour cause ! Les dernières tristes nouvelles de ces pratiques perverses dans certaines institutions éducatives ont fait couler beaucoup d'encre et suscité une vive controverse parmi les Tunisiens, notamment chez pas mal de parents qui n'hésitent pas d'exprimer leur peur et leur inquiétude en déposant chaque matin leurs chérubins dans une garderie, un jardin d'enfants, une école primaire ou un collège. Et dire que depuis l'annonce des ces actes dégradants et criminels, les langues se sont de plus en plus déliées à travers les médias pour dénoncer d'abord de tels cas, mais aussi pour revenir sur d'autres cas perpétrés antérieurement, évoquant les effets négatifs que les enfants victimes de cet acte ont eus durant leur scolarité et leur vie (difficultés scolaires, absentéisme ou encore abandon d'activités extrascolaires, animosité, agressivité, amertume ...) on a même remarqué la présence de psychologues et de sociologues dans des émissions radiophoniques et sur des plateaux de télévision pour analyser le phénomène du harcèlement sexuel et du viol et leurs conséquences physiques et morales. Selon des statistiques publiées par l'association des Femmes Démocrates, 1050 actes de viols sont commis annuellement en Tunisie. Ces chiffres sont sérieux, quoiqu'ils ne soient pas officiellement reconnus. Un fait vraiment inquiétant et pour l'état et pour les citoyens d'autant plus que de tels actes sont accomplis dans des lieux qu'on croit toujours les plus sûrs pour la sécurité et la protection de notre progéniture. Cependant, cette panique qui a gagné les familles tunisiennes ne doit pas prendre des proportions alarmantes et qu'il ne faut pas céder à cette psychose qui s'est installée dans nos foyers ! Espérons que les mesures prises par les autorités compétentes contre les jardins d'enfants qui exercent en dehors de la réglementation en vigueur (et ils sont nombreux !) suffiraient pour calmer la situation et que dorénavant ces actes bestiaux ne se répèteront plus dans ces institutions censées être un havre de paix et de quiétude pour nos petits enfants. Harcèlement sexuel dans nos écoles ? Partant du fait que le harcèlement sexuel est un acte, un comportement ou des paroles désagréables susceptibles d'offusquer ou d'humilier quelqu'un, on pourrait dire sans ambages que ce phénomène se pratique aujourd'hui dans nos écoles. D'ailleurs, si les chiffres concernant les viols avancés plus haut semblent un peu exagérés, il n'en demeure pas moins évident que dans nos écoles le harcèlement sexuel se pratique quotidiennement, entre les élèves, filles et garçons, dans nos écoles, notamment lycées et collèges, de par le comportement des garçons envers les filles où les gros mots, le langage sexuel, les attouchements corporels, des caresses et des baisers en plein public sont fréquents. D'ailleurs, par le passé, on a même relevé des cas de harcèlement sexuel pratiqués sur des élèves de la part de leurs professeurs. Mais, ces cas ont toujours été minimisés et camouflés, car tout simplement cela ne devrait pas se passer dans une école, lieu de savoir et de bonnes mœurs, entre le professeur et son élève ! En effet, il faut le reconnaître, le harcèlement sexuel pourrait se produire entre élèves dans une salle de classe, sur le terrain de sport, dans la cour ou dans les escaliers, tout comme dans une bousculade à la sortie ou à l'entrée de l'école ou durant leur groupement aux alentours de l'école. On nous racontait qu'un jour, un élève de 8è année de l'enseignement de base, dans un collège de la banlieue sud, se trouvant seul, en fin de séance, avec quelques filles, s'est totalement dévêtu en exhibant son sexe, ce qui était horrifiant pour ces filles qui se sont plaintes à l'administration. On a également entendu parler d'un autre cas où un jeune professeur envoyait par SMS des messages d'amour à l'une de ses élèves qui est allée, preuve à l'appui, se plaindre auprès d'une autre professeur qui n'a pas hésité d'en parler à l'administration. On croit savoir que l'année suivante, ce professeur a été muté dans un autre collège ! Que faire ? Personne ne peut donc dénier les faits. Dans nos écoles, il ya toujours eu des cas de harcèlement sexuel et les victimes sont habituellement des filles. Dans le contexte scolaire, le harcèlement peut prendre d'autres formes : la plus connue et la plus répandue parmi les élèves, c'est ce qu'on appelle le cyber-harcèlement. En effet, avec le développement des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, les élèves harceleurs peuvent poursuivre leurs victimes hors des murs de l'école, en leur envoyant, via leurs téléphones portables des messages obscènes et dégoûtants et des photos ou des vidéos pornographiques. Lors des sessions de chat sur le net, ils peuvent choquer leurs victimes par des propos malsains et pervers qui peuvent les mettre dans un état permanent d'insécurité et d'angoisse. Il s'agit en général de paroles moqueuses ou flatteuses sur le physique de l'autre ou sur son aspect vestimentaire, d'une propagation de rumeurs mensongères autour d'un camarade de classe, concernant ses relations intimes avec d'autres copains ou copines. La drague des filles passe elle aussi pour un acte de harcèlement sexuel, dans la mesure où elle échappe aux règles de la courtoisie et de la galanterie et devient un art qui a sa propre nomenclature de paroles osées, choquantes et souvent humiliantes qui ne peuvent que vexer et intimider l'autre. Ce n'est pas une flatterie ni une taquinerie plaisante non plus, surtout que la drague n'est plus discrète comme avant, mais se pratique en plein public, comme si on voulait intimider la personne en question ! De telles situations existent bel et bien dans nos écoles. La question est de savoir si on pourrait endiguer ces comportements bizarres chez nos élèves, garçons et filles ! Et si toute victime d'un acte de harcèlement osait en parler à ses parents, à une personne confidente ou à un proche parent, on pourrait peut-être y remédier !