Les robes noires ne décolèrent pas contre les dispositions du projet de loi de finances relatif au régime fiscal régissant la profession. Aujourd'hui, ils se rassemblent devant l'ARP pour exprimer leur mécontentement et entament en même temps une grève ouverte. Le moment n'a pas été choisi par hasard, puisque c'est ce matin que le parlement examine le projet de budget du ministère de la Justice, conformément au calendrier publié par l'ARP. Il s'agit donc clairement d'un mouvement visant à faire pression sur les 217 élus de l'hémicycle. Les avocats n'en sont pas à leur première tentative puisque le 21 octobre dernier ils s'étaient déjà mobilisés lors d'une « journée de colère ». Après avoir imposé une taxation aux avocats dans le projet de loi de finances, chez ce corps de métier, la pilule passe très mal. Contacté par La Presse, le bâtonnier Ameur Mehrzi a assuré que parallèlement au mouvement de protestation, l'Ordre des avocats tente de « sensibiliser » les députés de l'ARP par rapport à ce qu'ils considèrent comme une « discrimination » à leur égard. « Les dispositions que le gouvernement veut nous imposer nous ne les voyons que dans certains pays du Golfe qui les appliquent aux étrangers, considère Ameur Mehrzi. Sommes-nous devenus des étrangers dans notre propre pays ». Pour le bâtonnier, le principal problème avec la nouvelle taxe est qu'elle s'impose, non pas sur les bénéfices comme cela devrait être, mais sur l'exercice du métier en lui-même. Ce que refusent les avocats, c'est de se voir visés directement en tant que corps de métier. Même si le ministère des Finances propose d'en exempter les jeunes avocats, les protestataires ne semblent pas prêts à céder docilement.