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Un hôpital sous tension CHU Habib-Bourguiba de Sfax — Le directeur régional de la santé et le Président du conseil d'administration de l'hôpital démissionnent
Une campagne est actuellement menée par les médecins pour demander l'application des réformes engagées par l'ex-ministre de la Santé Saïd Aïdi et l'ancien directeur général de l'hôpital Habib- Bourguiba, Chokri Tounsi Le CHU Habib-Bourguiba à Sfax est constamment au centre de conflits et de bras de fer qui aggravent la dégradation de la situation de cet établissement déjà en état critique ! En effet, il y a deux jours, deux cadres médicaux ont présenté leur démission de leurs postes respectifs. Il s'agit de Imed Mâaloul, directeur régional de la santé, et de Khaled Zghal, président du conseil d'administration de l'hôpital. Même si les deux médecins démissionnaires invoquent le devoir de réserve concernant les raisons de leur démission, il n'y a qu'à se référer aux dernières décisions prises par la nouvelle ministre de la Santé pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette décision. On apprend à ce propos que la ministre vient d'annuler les décisions prises par l'ancien ministre de la Santé Saïd Aïdi, dont notamment celles relatives à la suspension de leurs fonctions d'un certain nombre d'agents et de fonctionnaires du CHU parmi lesquels figurent cinq syndicalistes. Ainsi, la démission du directeur général de la santé et du président du conseil d'administration du CHU Habib-Bourguiba peut être interprétée comme une réaction au «parti pris» de la nouvelle ministre de la Santé qui aurait, selon certaines sources, «sacrifié les médecins», en passant l'éponge sur des agissements ayant engendré le chaos et perturbé la marche de l'établissement sanitaire, préférant conclure la paix avec l'Ugtt, au lieu d'appliquer la loi et de sévir contre les auteurs de tels agissements. Il faut dire, que pareil son de cloche avait été souvent entendu, depuis le déclenchement des sit-in et des mouvements de protestation menés par le syndicat des agents de la santé dudit hôpital, à la suite de la désignation du colonel Chokri Tounsi à sa direction générale, le 4 septembre 2015. A l'époque, en effet, les chefs de service des CHU Habib-Bourguiba et Hédi-Chaker de Sfax avaient pris fait et cause pour le maintien du nouveau directeur général faisant part de leur solidarité avec les décisions prises par le ministère de la Santé, concernant sa nomination à ce poste «pour ses compétences et son expérience» ainsi que pour le programme de réformes qu'il est en train d'appliquer afin d'améliorer la situation de l'établissement. D'ailleurs, dans un communiqué rendu public en date du 12 avril, les chefs de service ont condamné les agissements des membres du syndicat régional, ayant à leur tête Adel Zouaghi, secrétaire général du syndicat de base du CHU Habib-Bourguiba, qui ont tenté d'empêcher le nouveau directeur nommé par le ministère de prendre ses fonctions à la tête de ladite institution. Les signataires ont par ailleurs «pointé du doigt la violation de l'institution, l'entrave à son fonctionnement ainsi que le non-respect de la loi». Ils ont dénoncé, à l'occasion d'un sit-in d'envergure, la paralysie quasi-totale des prestations médicales, suite au sit-in observé par les agents de la santé, qu'il s'agisse d'opérations chirurgicales, de soins d'urgence ou de consultations externes. Ainsi que les actes de désobéissance, voire les agressions verbales proférées à l'encontre des médecins par certains agents, en plus du refus des agents de se conformer aux décisions émanant du ministère de la Santé. Les chefs de service ont, par ailleurs, appelé les autorités à intervenir pour «appliquer la loi et sévir contre ceux qui la transgressent, quelle que soit leur appartenance» et afin de «permettre au directeur général de rejoindre son bureau pour assurer ses fonctions et veiller au bon fonctionnement de l'établissement». Pour rappel, tout en condamnant les outrages et les agressions perpétrés par le bureau syndical, à l'encontre du directeur, les médecins avaient toujours fait part de leur soutien à ce dernier et loué l'œuvre de réforme qu'il voulait instaurer pour sauver l'hôpital de sa situation déplorable. Par ailleurs, nous apprenons qu'une campagne est aujourd'hui en train d'être menée par les médecins pour demander l'application des réformes engagées précédemment par l'ex-ministre de la Santé, Saïd Aïdi, et l'ancien directeur général de l'hôpital Habib-Bourguiba, Chokri Tounsi. A signaler, enfin, que le professeur, Khaled Zghal, tient cependant à préciser : «Les deux démissions n'ont aucun lien avec la nomination du nouveau directeur général de l'hôpital Habib-Bourguiba, Ahmed Mahfoudh, auquel nous souhaitons bonne chance. Seulement, depuis l'annonce des nouvelles décisions par le ministère de tutelle, il y a un nouveau climat qui s'installe et qui nous contraint à nous retirer. Faire table rase des provocations et des agressions dont les médecins avaient souffert est, pour le moins, intolérable !».