On a, par semaine, deux «grands» du championnat boudés à cause d'un contrat mal établi, mal négocié. Une première ! La saison 2016/2017 de la Ligue 1 est une saison atypique au niveau de la retransmission télévisée des matches. Pour la première fois, la télévision nationale, détentrice des droits TV de ce championnat après un marathon pénible et monotone, ne passe pas tous les matches qu'elle veut. Explications. Tout le monde a remarqué que chaque semaine, il y a deux clubs favoris, grands, ou à forte popularité, dont les matches ne sont pas retransmis. Pour cette journée qui vient de se terminer, l'EST et l'ESS n'étaient pas au menu des matches télévisés. La semaine d'avant, c'était au tour du public du CA par exemple de ne pas suivre le match CA-CSHL à la télévision nationale. Bizarre et chose qui ne se produit pas sur les grandes télévisions qui, privilégient, pour des raisons publicitaires, les grands clubs à forte audience, dans la retransmission. Imaginez la chaîne italienne ou espagnole ne pas passer une semaine le Real ou le Barça. Ce n'est pas une question de ségrégation ou de sous-estimation des autres clubs. Ce n'est pas parce que la télévision nationale est un service public, que les grands doivent être boudés et que les matches seront choisis pêle-mêle pour être retransmis. Il y a une logique simple et sacrée pour un diffuseur: choisir les matches qui attirent le plus de téléspectateurs. Quand on gagne un appel d'offres, le contrat doit être avantageux et doit justifier la valeur qui va être payée. Les télévisions qui gagnent les droits TV d'un championnat imposent les conditions qu'elles veulent selon les négociations. Visibilité Des matches attirants qui mobilisent des annonceurs publicitaires entre les mi-temps ou avant le match et qui permettent aussi d'offrir une visibilité aux sponsors du championnat (de la FTF dans le cas d'espèce), ce sont les matches à forte audience, c'est-à-dire des clubs populaires. C'est aussi simple que cela. Comment la télévision se permet-elle de bouder deux clubs populaires à forte audience par journée? C'est contradictoire qu'une chaîne TV qui est en situation de monopole ne parvient pas à choisir tous ses matches. Qui a négocié avec la FTF? Et la baisse des revenus publicitaires de la télévision? L'explication à tout cela revient à un point clair et net : le contrat négocié permet à la FTF le droit de choisir un match par groupe chaque journée pour le retransmettre en «live streaming». La FTF s'est transformée, dans ce cas, en un support concurrent à la télévision nationale, censée être le seul et unique support qui a les droits TV. Pour plus de 3 milliards par saison, la télévision nationale choisit, par groupe, le premier match, et la FTF le 2e. Si, par exemple, la télévision nationale décide de passer l'ESS, la FTF choisira le CSS, et la télévision choisira un autre match de ce groupe. Résultat de ces clauses bizarres et frustrantes, des centaines de milliers, voire des millions de fans et de télespectateurs (dont une grande partie n'a pas accès à Internet ou qui ne veut pas suivre la mauvaise qualité du live streaming) sont frustrés et privés de leur droit à l'image. Une question. Que va faire la télévision lors du play-off où il y aura trois chocs par journée ? Et le manque à gagner en recettes publicitaires, qui va l'assumer ? Autant de questions à poser. Autant d'aberrations à souligner. Mauvaise négociation du contrat, règles draconiennes, voire «dictatoriales» de la FTF, le résultat est le même : pas de rentabilité pour le service public et une image brouillée. Quel gâchis !