Entre un Ammar Souayah aussi philosophe et un Khaled Ben Sassi réaliste à souhait, l'attaque est demeurée stérile. La chance a enfin souri aux Marsois qui ont réussi à tenir en échec l'Espérance de Tunis à El Menzah. Pourtant, les débats n'étaient guère équilibrés. Loin de là. Les « Sang et Or » ont dominé les débats de bout en bout, parvenant à créer 25 occasions nettes. Mais à chaque fois, c'était pareil : la balle passe légèrement à côté des filets, dégagée par la défense ou déviée en corner par le gardien. Ammar Souayah a trouvé les mêmes difficultés rencontrées lors de la 4ème journée face au CSHL. Son adversaire a joué bloc bas et s'est contenté de défendre dans sa moitié du terrain, les attaquants « sang et or » n'arrivaient pas à percer la défense. C'était le cas samedi après-midi face à une formation marsoise qui a fermé toutes les issues alors que ses attaquants n'étaient pas montés même une seule fois. Par ailleurs, Moez Ben Chérifia a passé un après-midi bien tranquille. Si l'ASM s'est contenté de défendre et si la domination espérantiste fut totale, comment expliquer le partage des points alors que le rapport des forces basculait à 100% du côté des Espérantistes ? A notre humble avis, Ammar Souayah aurait dû ménager Mohamed Zaâbia, la seule fausse note de son dispositif du jeu. La malchance a également tourné le dos à l'entraîneur espérantiste, contraint d'incorporer à la fin de la première mi-temps Belkaroui à la place de Machani, blessé. Badri, entré après une heure du jeu, aurait sans doute apporté une autre dimension au jeu offensif s'il avait été titularisé à la place de Zaâbia. Quand on l'interroge sur ses choix, l'entraîneur « sang et or » est plutôt intransigeant : «Je pense qu'en analysant objectivement le match, on constate que c'est la concrétisation qui n'a pas suivi. Nous avons dominé les débats de bout en bout. En deuxième mi-temps, nous avons même accéléré le mouvement. Mon effectif est riche, ce qui m'a permis de jouer contre l'ASM avec un nouveau dispositif. En tant qu'entraîneur, il est de mon droit d'opérer les changements et de faire les choix que j'estime judicieux. Ce n'est pas une polémique de ne pas avoir titularisé Badri. Avant lui, Zaâbia et Moncer étaient sur le banc des remplaçants. », s'est défendu Ammar Souayah. Un bel exploit ! Dans le camp marsois, le match nul obtenu à El Menzah avait le goût d'une victoire : « Puisqu'on est les derniers au classement, chaque point est précieux. Nous avons ramené un point de l'extérieur face à l'équipe la plus en forme et la plus compétitive des deux poules. Je vous mentirai si je vous disais que nous avons joué d'égal à égal. Nous étions bien organisés sur le plan défensif et avons réussi à neutraliser les attaquants adverses. Il faut dire que l'Espérance nous a obligés à jouer derrière. C'est pourquoi nous n'avons pas pu créer des occasions. Toutefois, je tiens à féliciter mes joueurs. Si nous n'avons pas encaissé de buts, c'est grâce à l'exploit du gardien et l'application tactique de la défense. », a déclaré un Khaled Ben Sassi réaliste à souhait. Bref, chaque entraîneur a fait des choix et a joué avec le potentiel qu'il a sous la main. Un succès pour Khaled Ben Sassi et un semi-échec pour Ammar Souayah.