Russie a demandé à l'Ukraine de retirer intégralement ses forces de quatre régions partiellement occupées qu'elle a annexées, avant toute trêve globale, selon un mémorandum russe transmis à Kiev lundi et relayé par les agences de presse russes. D'après le document remis à la délégation ukrainienne lors des pourparlers d'Istanbul, Moscou exige un retrait complet de l'armée ukrainienne des oblasts de Donetsk et Lougansk (est), ainsi que de ceux de Zaporijjia et Kherson (sud), avant la mise en œuvre d'un cessez-le-feu de 30 jours. Du point de vue ukrainien, ces conditions équivalent à une tentative d'imposer un fait accompli à la table des négociations, Kiev refusant catégoriquement de céder tout territoire ou de reconnaître la souveraineté russe sur les zones occupées. Une nouvelle round de discussions s'est tenue lundi à Istanbul, la deuxième depuis 2022, dans un contexte d'escalade militaire et de profondes divergences politiques. Malgré l'impasse, les deux parties ont annoncé un accord pour l'échange des dépouilles de 6 000 soldats tombés au combat une mesure humanitaire accueillie avec prudence par la communauté internationale. Le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov, a également révélé un accord préliminaire sur un échange de prisonniers, incluant notamment les blessés et les jeunes soldats. Il a précisé que la délégation russe avait soumis une nouvelle ébauche d'accord de paix, que Kiev étudiera, tout en proposant une nouvelle round de négociations avant fin juin.