Les opérations d'évacuation se poursuivent ce mercredi dans le centre du Canada, confronté à de violents incendies de forêt qualifiés de « monstres » par les pompiers. Plusieurs villages sont menacés par les flammes, en particulier dans les provinces de Saskatchewan et du Manitoba, toutes deux placées en état d'urgence. Plus de 200 incendies sont actuellement actifs à travers le pays, dont la moitié sont hors de contrôle. Sept nouveaux départs de feu ont été recensés mercredi. Au total, plus de 31 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile, souvent à des centaines de kilomètres, alors que des vents violents attisent les foyers. « Nous faisons face à un monstre. Les dernières heures ont été chaotiques », ont déclaré les pompiers d'une localité de 2 500 habitants, située au cœur d'une région particulièrement touchée. L'un des plus importants incendies a déjà ravagé plus de 470 000 hectares sans être maîtrisé. Un autre, situé plus à l'ouest, a consumé plus de 140 000 hectares et reste également hors de contrôle. Dans la commune de Flin Flon (Manitoba), déjà évacuée la semaine dernière, les flammes continuent de se rapprocher et encerclent désormais la ville, selon son maire. Les services d'urgence sont mobilisés à l'échelle nationale. 140 pompiers américains ont été déployés en renfort sur le territoire canadien. La fumée épaisse générée par les incendies dégrade considérablement la qualité de l'air, jugée dangereuse dans certaines régions du centre du Canada, du nord des Etats-Unis, et même dans l'est du pays où le ciel reste brumeux. Chaque été, le Canada est touché par des incendies de forêt, mais le début de saison 2025 se distingue par sa précocité et son intensité : déjà 2,2 millions d'hectares ont été réduits en cendres. Le réchauffement climatique rend ces épisodes extrêmes plus fréquents et plus violents. Le pays reste profondément marqué par l'été 2023, qui avait vu 15 millions d'hectares partir en fumée, un record dramatique. La majorité des incendies recensés cette année ont pour origine des activités humaines, souvent accidentelles : feux de camp mal éteints, passages de trains ou de véhicules motorisés dans des zones très sèches.